En Meurthe-et-Moselle, la Gauche Alternative, la Gauche Unitaire, le Nouveau Parti Anticapitaliste, le Parti Communiste Français, le Parti de Gauche, République et Socialisme, déclarent se mobiliser ensemble pour un service public de santé qui garantisse l'accès de tous à des soins gratuits de qualité, de bonnes conditions de travail pour l'ensemble des personnels hospitaliers.
Ensemble, ces organisations dénoncent et s'opposent à la mise en œuvre de la loi Bachelot "Hôpital, Patients, Santé, Territoires" qui veut imposer une logique de rentabilité et de profit à la santé publique et prétend faire fonctionner l'hôpital public comme une entreprise. Cette loi, qui s'inscrit dans une longue série de réformes entreprises dès 1983, mettrait un terme à la notion même d'hôpital public :
- les ARS (agences régionales de santé) poursuivront la restructuration et le regroupement des hôpitaux déjà engagés : fermeture de services hospitaliers de proximité, de services d'urgence, de maternité. Elles confieront les activités les plus rentables au secteur privé (libérales ou commerciales). Elles gèreront une partie des activités de la sécurité sociale, préparant sa privatisation.
- dans le cadre de la tarification à l'activité, les directeurs d'hôpitaux seraient rémunérés et reconduits en fonction de leurs résultats financiers et des objectifs de productivité ; les interventions les plus rentables seraient alors privilégiées, indépendamment des besoins de patients et au détriment de certains malades.
Aujourd'hui, des services ferment, les urgences sont surchargées, le manque de moyens est criant. Demain, 20 000 emplois seront supprimés à l'échelle nationale, dont 650 au CHU de Nancy.
Aujourd'hui, la course effrénée à la rentabilité maximum crée des pollutions de l'air, de l'eau et de la terre : celles-ci amplifient les problèmes de santé à la fois des salariés à leur poste de travail mais aussi des citoyens. Comme d'habitude, les plus démunis sont les plus touchés.
Aussi, nous défendons une autre politique de santé, avec, entre autres orientations :
- des soins gratuits et de qualité pour tous,
- un budget prévisionnel estimé à partir des besoins de santé et non des bénéfices à réaliser,
- une gestion démocratique des établissements publics de santé par les représentants des salariés et des usagers,
- face à la pénurie de personnel, un plan emploi-formation pour créer les emplois supplémentaires indispensables,
- pour les salariés, un emploi statutaire d'agent de la fonction publique hospitalière,
- le développement en amont d'une véritable politique de prévention des risques, notamment dans des secteurs générateurs de nuisances à la santé publique tels l'agriculture et les transports.
Différentes mesures sont possibles pour financer cette politique : la taxation des revenus financiers des entreprises et, en particulier, des entreprises pharmaceutiques, une hausse générale des salaires et donc des cotisations sociales qui financent la sécurité sociale, la suppression des exonérations de cotisations sociales aux entreprises (67 milliards en 2007).
Nous réaffirmons notre attachement à un système de santé publique qui est l'affaire de tous, salariés et usagers!
Cette loi est un recul sans précédent. Nous appelons tous les partis et mouvements politiques de gauche à nous rejoindre afin de construire et défendre un projet politique de santé publique égalitaire et solidaire!