Publié le Lundi 3 mars 2025 à 17h00.

Solidarité avec les sans-papiers dans la Nièvre !

Une grande soirée de concerts de soutien aux associations d’aide aux migrantes s’est déroulée à la salle des fêtes de Clamecy (58) le samedi 22 février 2025.

Pour sa troisième édition, plus de 200 bénévoles/militantEs se sont mobiliséEs pendant cinq jours pour rendre l’évènement possible, un travail d’un an pour certainEs.

Iels font partie du CAP (Collectif amiEs et partenaires), un regroupement de personnes et de structures territoriales qui s’engagent en amont au soutien politique de l’initiative par voie de signature. On y retrouve la signature de Philippe Poutou et celle du NPA Bourgogne, parmi 275 autres. Un soutien financier est aussi organisé qui permet d’avancer les fonds pour la tenue de l’évènement, auquel participent le conseil départemental de la Nièvre, la commune de Lormes et celle de Clamecy, entre autres.

Une soirée de soutien aux associations

Les deux éditions précédentes ont eu lieu à Lormes, plus difficile d’accès pour les réfugiéEs. Cette année le choix de la ville de Clamecy n’est pas un hasard puisque la commune y accueille un CADA (centre d’accueil pour les demandeurEs d’asile). Ainsi en amont de la soirée les réfugiéEs ont pu s’impliquer par le biais des assos à divers ateliers de préparation pour la décoration, la couture, la cuisine et surtout participer à ce grand moment de fête.

La soirée qui proposait une programmation de 9 heures avec fanfare, défilé, atelier de cirque pour les enfants, vente de fripes, et concerts live jusqu’au bout de la nuit a fait salle comble avec plus de 1 400 entrées payantes.

Tous les bénéfices de la soirée sont reversés à trois associations du RSM (Réseau de soutien aux migrantEs) basées à Avallon, Auxerre et Clamecy. Cette année les chiffres avoisinent les 20 000 euros.

Ces associations sont primordiales dans l’aide aux migrantEs et leurs missions s’étendent de l’aide directe matérielle (accès au soin, logement, nourriture) à l’aide juridique dans le parcours infernal de la régularisation pour les sans-papiers en France (cours de français, aide à l’écriture des récits de vie, accompagnement en préfecture, etc.) sans compter tous les temps de convivialité partagés comme les repas ou les ateliers artistiques.

La parole aux premièrEs concernéEs

Cette soirée a aussi été l’occasion de donner la parole aux premièrEs concernéEs.

Était invitée Rachel Keke1, qui après avoir parlé de son parcours de migration, a rappellé à Retailleau que « l’immigration est une chance pour ce pays » car ce sont majoritairement des immigréEs qui assurent les travaux les plus pénibles.

Elle prend l’exemple des femmes de chambres de l’hôtel Ibis des Batignolles, qui ont mené une grève victorieuse de plus de 22 mois, et termine son intervention en donnant force et courage à toutEs les sans-papiers pour ne rien lâcher face à ce gouvernement raciste.

Ensuite Adam Jibril nous a livré son récit de vie depuis son départ du Soudan2. Et enfin Anzoumane Sissoko a pris la parole au nom de la Coordination des sans-papiers, nous retraçant l’historique de leur lutte depuis l’occupation de l’Église de Saint- Bernard à la Marche des Solidarités. Il nous donne rendez-vous dans la rue le 22 mars pour la Journée mondiale contre le racisme et le fascisme. Première, deuxième, troisième génération, nous sommes touTEs des enfants d’immigréEs !

Diego Moustaki

  • 1. Rachel Keke, Cette rage dans mon cœur, Éditions Michel Lafon, 2024.
  • 2. Adam Jibril, Soudan, Éditions Faramine, 2024.