Si des candidats à l’élection présidentielle ont enfin abordé l’avenir du nucléaire en France, nous sommes encore loin, hormis avec Philippe Poutou, d’engagements d’un arrêt du nucléaire le plus rapidement possible, avant la catastrophe.
Le débat se limite encore trop souvent aux 58 réacteurs des centrales et parfois sur le stockage des déchets, mais nos politiques ignorent encore beaucoup de choses sur l’ensemble de la filière nucléaire.
L’objectif des groupes du collectif Arrêt du nucléaire (Drôme Ardèche, Bordeaux et Montpellier) et de Sortir du nucléaire (Narbonne) qui ont stoppé un train d’uranium le 15 avril à la sortie de l’usine de Malvési (près de Narbonne) était donc d’interpeller les politiques et alerter la population sur les multiples transports de matières nucléaires qui circulent partout en France.
52 camions de plutonium par an et un wagon de déchets hautement radioactifs par jour convergent vers La Hague dans le Cotentin. Pour fabriquer le combustible, chaque semaine des trains de matières nucléaires font le trajet de Narbonne au Tricastin dans la Drôme.
En sortir, une urgence absolue
Les cinquante militantEs ont pu faire des relevés précis à l’aide d’un scintillomètre sur les 13 wagons du train. Des mesures atteignant près de 12 000 coups par seconde à proximité des wagons au centre du train, soit 200 à 250 fois plus que le niveau ambiant (le bruit de fond) qui est d’environ 50 coups par secondes. Les deux cheminotEs présents sur le train ne disposaient même pas d’un dosimètre, alors que le point d’accroche des wagons affichait 2 000 coups /seconde !
Deux militantes ont pris position sur un trépied, à plusieurs mètres au dessus du sol, ce qui assurait un blocage efficace difficile à évacuer. Elles ont déployé en hauteur une banderole « Résister, c’est créer ». D’autres banderoles rappelaient que l’arrêt du nucléaire est une urgence absolue.
Une action forte en pleine campagne électorale. Au-delà des élections, l’appel est lancé à tous les candidats.
Dominique Malvaud