Fin mars avait lieu la 3e édition de l'événement « De l’eau pas des puces ! ». À l’origine de cette initiative, le collectif Stop Micro rejoint par les Soulèvements de la Terre depuis l’année dernière.
Un colloque a tout d’abord réuni plusieurs centaines de personnes à Grenoble vendredi 28 et samedi 29 mars, puis près de 3000 personnes ont manifesté dimanche dans la zone industrielle de Bernin/Crolles sur laquelle sont implantés Soitec et STMicroelectronics, deux des grandes entreprises du secteur de la microélectronique de la région. Les participantEs venaient peu de la vallée elle-même, on a vu plutôt des GrenobloisEs et des gens venus d’autres régions dans une ambiance globalement festive.
Fuite en avant technologique
Si cette industrie est implantée dans cette zone, c’est pour profiter des ressources en eau et en énergie de la vallée. Après le covid, des projets d’extension extrêmement rapides de Soitec et STMicro ont été entamés. Cette fuite en avant technologique se fait au mépris de la prise en compte des ressources naturelles. Les quantités d’eau et d’énergie en jeu sont colossales et il faut aussi parler de l’artificialisation des sols, des conséquences sur l’agriculture, des transports, des rejets et des risques industriels, etc. L’impact environnemental de cette industrie est énorme. Si certains collectifs remettent en cause l’existence même de ces technologies, la mobilisation sur les questions environnementales est beaucoup plus large. Des associations environnementales, des organisations paysannes, des syndicats de salariéEs portent aussi des revendications sans remettre en cause globalement les projets industriels concernés. Le ralentissement économique actuel a conduit à la mise en pause d’une partie des extensions initialement envisagées. Ce qui est clair c’est que ni les habitantEs ni les salariéEs n’ont la main sur les décisions qui sont prises.
Production massive de puces électroniques
La question des ressources utilisées est à mettre en regard des produits fabriqués. Si quelques produits ont une utilité certaine (capteurs d’imagerie médicale par exemple), d’autres usages doivent clairement être questionnés. Les applications grand public entraînent une production massive de puces (automobile, reconnaissance faciale…) pour la plupart inutiles voire nuisibles. Le problème est plus grave encore pour ce qui est des puces fabriquées pour des applications militaires qui sont utilisées notamment en Ukraine ou en Palestine. Bien que les informations à ce sujet soient difficiles à récolter, il est certain que les industries iséroises sont impliquées dans des partenariats avec l'État génocidaire israélien.
Au-delà de la manifestation annuelle pour l’eau, les questions environnementales doivent être portées au quotidien en lien avec les salariéEs concernéEs. Eau, énergie, extraction des terres rares, rejets aqueux et atmosphériques… les sujets sont nombreux. Ils demandent un travail d’investigation rigoureux et surtout d’information des salariéEs et de la population qui est nécessaires pour mobiliser et imposer d’autres choix sociaux et écologiques !
CorrespondantEs