Contrairement au satisfécit que s’octroient Merkel et Sarkozy, le plan décidé hier au sommet européen n’écarte en rien la menace de faillite de l’Etat grec ou des autres pays d’Europe qui sont aussi menacés à cause de l’ampleur de leur dette publique. Ce plan, loin d’exiger la moindre contrepartie des banques privées, est une nouvelle fuite en avant financière au seul profit des créanciers, des usuriers, de la Grèce, qui spéculent sur la dette publique des Etats.
Concocté sous l’égide des Sarkozy, Merkel, de la BCE et du FMI, avec la participation de dirigeants des principales banques européennes, le plan donne toute satisfaction à ces dernières. C’est à elles qu profite la plus grosse partie des 158,6 milliards d’euros prévus dan le paquet de sauvetage qui leur permettra de continuer à encaisser le tribut qu’ils font payer aux populations européennes, grecque en premier lieu par le biais du marché de la dette. Les banques pourront en effet échanger de la dette grecque dépréciée contre des obligations garanties par le fonds européen de solidarité financière (FESF) qui aura la possibilité d’acheter des titres de la dette. Les Etats et la BCE se portent garants de la défense des intérêts des banques privées ! Ce sera aux populations de payer la note.
L’Allemagne et la France se félicitent de l’accord de l’ensemble des Etats européens pour transformer le FESF en une sorte de Fond monétaire européen dont les « aides » seront assorties de plans d’austérité toujours plus durs. Sous leur égide se construit l’Europe des banques, l’Europe des plans d’austérité, de la régression sociale.
Les Bourses et les marchés financiers européens ne s’y sont pas trompés en saluant par la hausse ce nouveau plan. Pour les travailleurs et les peuples d’Europe, il ne peut être question d’accepter l’austérité pour sauver les profits des prédateurs de la finance. Il faut mettre fin à la soumission des Etats aux banque privées et pour cela annuler la dette publique. Le premier pas dans ce sens pourrait être l'exigence d'un moratoire immédiat du remboursement de la dette et des intérêts et la mise en place d'un audit sur celle-ci sous contrôle des salariés et de la population.
Montreuil le 22 juillet 2011.