À l’heure de la parution du journal, la troisième grève nationale contre la réforme des collèges battra son plein. Les déclarations du principal syndicat des chefs d’établissement (le SNPDEN) la semaine dernière ont sans aucun doute contribué à faire monter encore d’un cran la colère des profs des collèges.
Ces déclarations visent à faire pression sur le gouvernement pour que les huit journées de formation imposées aux enseignantEs pour formater les esprits au service de la réforme se déroulent pendant les vacances scolaires ! Cette provocation n’est pas gratuite, car depuis la rentrée, le nouveau statut des enseignantEs du second degré leur impose une liste pas très bien définie d’obligations en dehors des heures de cours... dans laquelle certains au ministère verraient bien rentrer la formation continue.
La réforme des collèges est décidément une attaque majeure contre les conditions d’étude des élèves mais aussi contre les conditions de travail des personnels. Elle vient parachever une longue série d’attaques de ce gouvernement contre l’école : loi Peillon instaurant les Projets éducatifs de territoire, rythmes scolaires dans le premier degré, remise en cause du statut de 1950 dans le second degré, réforme REP+, avec, dans les écoles, la mise en place de la prétendue « concertation » qui déréglemente les services et alourdit la charge de travail. Enfin, dernièrement, le gouvernement a soumis aux organisations syndicales de toute la fonction publique le projet « PPCR » (Parcours professionnels, carrières et rémunérations), qui, s’il venait à être adopté, signifierait le gel du point d’indice des fonctionnaires jusqu’en 2017 et une nouvelle étape de la casse des statuts, en lien avec la réforme territoriale.
Pour un mouvement d’ensemble de l’éducation
C’est bien pour toutes ces raisons qu’il est fort regrettable que l’intersyndicale qui appelle à la grève pour la troisième fois n’y ait pas appelé l’ensemble des personnels de l’éducation, de la maternelle à l’université ! Ainsi seuls FO, Sud et la CGT ont lancé un appel à la grève parmi les professeurs des écoles.
Cette question sera un des enjeux des discussions dans les assemblées des grévistes ce jeudi : comment construire des suites rapides à cette journée au-delà des seuls enseignantEs de collèges ? La journée interprofessionnelle du 8 octobre pourra en être une étape, mais plus fondamentalement c’est un mouvement d’ensemble de toute l’éducation qui est désormais à l’ordre du jour.
Marie-Hélène Duverger