On connaît les difficultés importantes en cette rentrée : poursuite de la territorialisation avec la réforme des « rythmes », explosion des effectifs en lycée et surtout mise en place de la réforme du collège, qui concerne tout l’enseignement...
Dans ce contexte, le gouvernement remet à l’ordre du jour un projet de réforme de l’évaluation des personnels, dans le cadre de l’application du protocole PPCR.
Poursuivant le blocage des salaires (contrairement aux affirmations de la ministre Vallaud-Belkacem sur une « revalorisation »), le gouvernement reprend surtout l’essentiel du projet Châtel-Sarkozy de 2011 rejeté par les personnels et les syndicats. Ce projet prévoit l’introduction des entretiens professionnels et la rédaction d’un « bilan professionnel » par l’enseignantE où celui-ci serait sommé de prouver « son implication dans les relations de l’école/établissement avec son environnement », de justifier qu’il se « forme » pour développer ses « compétences »... En un mot, il doit « se vendre » !
Un « accompagnement », c’est-à-dire la soumission à une pression permanente et à une mise sous tutelle, peut-être déclenché à tout moment. Dans le secondaire, le projet est aggravé par le rôle plus grand donné aux chefs d’établissement, y compris sur le plan pédagogique.
Imposer le retrait du projet et l’arrêt des « concertations »
Ce projet répond à un objectif : mettre en œuvre intégralement la « refondation » et remettre en cause la notion même de liberté pédagogique. Les enseignantEs seraient évalués non sur l’enseignement mais sur une multitude de tâches imposées localement.
Après avoir accepté de « négocier » en pleines vacances sur ces bases inacceptables, les directions des organisations syndicales s’apprêtent de nouveau à poursuivre leur participation dès ce mois-ci.
Ce projet commence à faire parler dans les salles de profs, et des contradictions vont apparaître dans les organisations syndicales, en particulier la FSU. Face à une telle menace contre le statut des enseignants et le cadre national, l’urgence de l’heure est d’informer partout, d’imposer la rupture des « concertations » et que l’unité se réalise sur la revendication du retrait pur et simple de ce projet.
Éric Aba