Publié le Mercredi 7 mars 2018 à 11h16.

RER C-olère

La direction de « Transilien », a réorganisé en profondeur les Etablissements Gares Transilien (EGT) dont dépendent les milliers d’agents commerciaux, d’escale et les équipes mobiles des lignes de banlieue parisienne. La mise en place des « petits collectifs » a été la goutte qui a fait déborder le vase de la colère. 

Lundi 5 mars, deux rassemblements simultanés de plus de 150 agents de la Ligne C du RER ont eu lieu pour interpeler la direction.

A la Gare d’Austerlitz, une brochette de CRS ont empêché les cheminots de rentrer dans les bureaux. La direction est descendue dans les locaux de la CGT, face à 80 cheminots en colère.

A Juvisy, en banlieue parisienne le directeur d’établissement (DET) reçu les 70 agents dans le parking, sous un soleil glacial et surtout, sous un feu roulant d’interventions contre les conséquences de la politique de la direction.

Insécurité au quotidien, manque d’effectifs, absence totale de communication envers les agents, changement de roulements, suppression des bulles d’accueil, suppression du temps de vestiaire avant la prise de service, suppressions de postes, affectations loin du domicile qui engendrent des frais supplémentaires d’essence et de nounous, glissement de tâches, absence d’augmentations et de requalifications, rapports faits sur les chefs abusifs ou racistes qui disparaissent par magie … une trentaine d’agents ont pris la parole pour dénoncer leurs conditions de travail de plus en plus insupportables.

Face au flot d’invectives, le DET, constamment interrompu, peinait à aller au bout de sa langue de bois. De toute façon, il n’avait pas grand chose à dire. Reconnaissant le manque d’effectifs, le cœur du problème, il a annoncé un recrutement de 10 à 20 CDD et intérim sur l’ensemble des gares dont il a la responsabilité. La réponse a fusé : il faut plus d’embauches en CDI et au statut ! Et quand il a blâmé « une société devenue trop violente » pour justifier le mécontentement et la violence des usagers, une cheminote lui a rétorqué que « si la SNCF et le gouvernement ne cassaient pas le service public et y mettaient plus de moyens, les usagers n’auraient pas de raisons de s’attaquer aux agents ! ».

La nécessité d’une grève a été soulevée, le seul moyen d’établir un vrai rapport de force et d’imposer les revendications à ces enfumeurs professionnels de la direction. La journée du 22 mars apparaît comme une perspective et de mobilisation.

La région SNCF de Paris Rive Gauche, qui va de Chartres à Dourdan en passant par Montparnasse et Austerlitz, a connu beaucoup de mobilisations en deux mois : grève des conducteurs banlieue et grandes lignes en décembre, des aiguilleurs et de l’équipement (les cheminots des voies) en janvier et février, et maintenant des agents commerciaux et d’escale. Mis bout à bout, les petits wagons de la colère pourraient faire démarrer le train d’un mouvement de tous les cheminots !

Correspondante