Dans un contexte global d’attaques incessantes contre les droits sexuels et reproductifs, la Suisse ne fait pas défaut, avec des partis politiques tels que l’Union démocratique du centre (UDC) déposant motion après motion dans le but de restreindre l’accès à l’avortement.
L’UDC met en application une stratégie de démantèlement des droits utilisée dans d’autres pays, visant à rogner petit à petit les garanties légales obtenues par les féministes jusqu’à totale oblitération du droit à l’avortement.
Droit à l’autonomie corporelle
Les deux initiatives parlementaires lancées en décembre dernier par l’UDC réclament pour l’une l’introduction d’un délai de réflexion d’un jour avant toute interruption volontaire de grossesse (IVG) et pour l’autre, un droit à la vie absolu au fœtus à partir de 22 semaines de grossesse. Les signatures pour ces deux initiatives seront récoltées ensemble « pour des raisons de synergie » jusqu’en juin 2023.
Au-delà du caractère profondément réactionnaire de ces deux initiatives, on assiste à travers elles à une infantilisation des personnes enceintes. Le délai de réflexion, bien loin de changer l’avis de ces personnes quant à l’interruption volontaire de leur grossesse, ne fait que leur renvoyer le message qu’elles ne sont pas réellement capables de prendre les bonnes décisions pour elles-mêmes, et leur rappeler que le cadre législatif peut leur rajouter des barrières dans l’exercice de leur droit à l’autonomie corporelle.
L’initiative donnant un prétendu « droit absolu à la vie » au fœtus à partir de 22 semaines de grossesse va également à l’encontre des obligations légales internationales de la Suisse dans la mesure où les droits ne s’appliquent qu’à partir de la naissance et que les grossesses forcées constituent des violations des droits humains.
Plus que jamais nous devons rester vigilantEs envers les agressions réactionnaires contre nos corps et nos droits !