Publié le Vendredi 30 avril 2010 à 18h09.

Déclaration d'organisations anticapitalistes de toute l'Europe sur la crise

1. La crise économique globale continue. Des quantités énormes d'argent ont été injectées dans le système financier – 14 000 milliards de dollars pour les mesures de sauvetage aux États-Unis, en Grande-Bretagne et dans la zone euro, 1400 milliards de dollars en nouveaux prêts bancaires en Chine l'année dernière – autant d'efforts pour donner une nouvelle stabilité à l'économie mondiale. . Mais ces efforts seront ils suffisants pour produire un rétablissement durable, la question reste ouverte. La croissance reste très molle dans les économies avancées, tandis que le chômage continue d'augmenter.

Il y a des craintes qu’une nouvelle bulle financière, centrée cette fois ci sur la Chine, soit en train de se développer. Le caractère prolongé de la crise – qui est la plus grave depuis la Grande Dépression – est symptomatique du fait qu'elle trouve ses racines dans la nature même du capitalisme en tant que système.

2. Après une vague sévère de suppressions d’emplois, en Europe le centre de la crise est maintenant sur le secteur public et sur le système de protection sociale. Les mêmes marchés financiers qui ont été sauvés grâce aux plans de sauvetage sont à présent sur le pied de guerre contre l'augmentation de la dette publique que ces plans ont entraînée. Ils demandent des réductions massives dans les dépenses publiques. C'est là une tentative ayant un caractère de classe pour faire payer les coûts de la crise non à ceux qui l'ont déclenchée – avant tout, les banques – mais aux travailleurs-es – non seulement à ceux qui sont employés dans le secteur public, mais aussi à tous les usagers des services publics. Les exigences d'austérité et de «réforme» du secteur public montrent de la manière la plus claire que le néolibéralisme, discrédité sur le plan intellectuel par la crise, continue néanmoins de dominer la prise de décision politique.

3. La Grèce est actuellement au cœur de la tempête. Comme plusieurs autres économies européennes, elle est particulièrement vulnérable, en partie du fait d'une accumulation de dette durant la phase d'expansion, en partie parce qu'elles a du mal à rivaliser avec l'Allemagne, le géant de la zone Euro. Sous la pression des marchés financiers, de la Commission Européenne et du gouvernement allemand, le gouvernement de Geórgios Papandréou s'est assis sur ses promesses électorales et a annoncé des coupes budgétaires qui équivalent à 4 % du produit national.

4. Heureusement, la Grèce possède une histoire riche en résistances sociales depuis les années 1970. A la suite de la révolte de la jeunesse, en décembre 2008, le mouvement ouvrier grec a répondu au paquet de coupes budgétaires gouvernementales avec une vague de grèves et de manifestations. Nous saluons aussi l'exemple du référendum en Islande dans lequel le peuple a rejeté le principe du remboursement de la dette imposé par les banques.

5. Les travailleurs grecs ont besoin de la solidarité des révolutionnaires, des syndicalistes et des anticapitalistes de tous les pays. La Grèce n'est que le premier pays européen à se retrouver visé par les marchés financiers, mais la liste de leurs objectifs potentiels en comprend beaucoup d'autres, en premier lieu l'Etat espagnol et le Portugal.

6. Nous avons besoin d'un programme de mesures qui puissent sortir l'économie de la crise sur la base de la priorité donnée aux besoins sociaux plutôt qu'aux profits et qui impose un contrôle démocratique sur le marché. Nous devons nous battre pour une réponse anticapitaliste : nos vies, notre santé, nos emplois valent plus que leurs profits.

· Toutes les coupes dans les budgets publics domestiques doivent être arrêtées ou inversées : arrêt des «réformes» des systèmes de retraite ; la santé et l'éducation ne sont pas à vendre ;

· Un droit garanti à l’emploi et un programme d'investissement public dans des emplois verts : transports publics, industries des énergies renouvelables et adaptation des bâtiments privés et publics pour réduire les émissions de dioxyde de carbone ;

· Pour un système bancaire et financier public unifié sous le contrôle populaire !

· Les immigrants et les réfugiés ne doivent pas être les bouc-émissaires de la crise : des papiers pour tous !

· Non aux dépenses militaires : retrait des troupes occidentales d'Irak et d'Afghanistan, réductions massives des dépenses militaires, et dissolution de l'OTAN.

7. Nous décidons d'organiser des activités de solidarité dans toute l'Europe contre les réductions des budgets sociaux et les attaques capitalistes. Une victoire des travailleurs grecs renforcera la résistance sociale dans tous les pays.

Grèce: Aristeri Anasynthesi, Aristeri Antikapitalistiki Syspirosi, Organosi Kommuniston Diethniston Elladas-Spartakos, Sosialistiko Ergatiko Komma, Synaspismos Rizospastikis Aristeras;

Portugal: Bloco de Esquerda;

Allemagne: internationale sozialistische linke, marx21, Revolutionär Sozialistischen Bund;

Autriche: Linkswende;

Belgique: Ligue Communiste Révolutionnaire - Socialistische arbeiderspartij;

Croatie: Radnička borba;

Chypre: Ergatiki Dimokratia, Yeni Kibris Partisi;

Danemark: Socialistisk Arbejderparti;

Écosse: Scottisch Socialist Party;

État Espagnol: En lucha/En lluita, Izquierda Anticapitalista, Partido Obrero Revolucionario;

France: Nouveau Parti Anticapitaliste;

Grande-Bretagne: Socialist Resistance, Socialist Workers Party;

Italie: Sinistra Critica;

Irlande: People Before Profit Alliance, Socialist Workers Party;

Pays-Bas: Internationale Socialisten, Grenzeloos;

Pays Basque: Ezker Gogoa;

Pologne: Polska Partia Pracy, Pracownicza Demokracja;

Russie: Vpered;

République Tchèque: Socialistická Solidarita;

Serbie: marks21;

Suède: Internationella Socialister, Socialistiska Partiet;

Suisse: Gauche anticapitaliste, Mouvement pour le socialisme /Bewegung für Sozialismus, solidaritéS;

Turquie: Devrimci Sosyalist İşçi Partisi, Özgürlük ve Dayanışma Partisi.

STATEMENT ON THE EUROPEAN CRISIS

1. The global economic crisis continues. Massive amounts of money have been injected into the financial system – $14 trillion in bailouts in the United States, Britain, and the eurozone, $1.4 trillion new bank loans in China last year – in an effort to restabilize the world economy. But it remains an open question whether or not these efforts will be enough to produce a sustainable recovery. Growth remains very sluggish in the advanced economies, while unemployment continues to rise. There are fears that a new financial bubble centred this time on China is developing. The protracted character of the crisis – which is the most severe since the Great Depression – reflects its roots in the very nature of capitalism as a system.

2. After a harsh wave of job cuts, in Europe the focus on the crisis is now on the public sector and social welfare system. The very financial markets that have been rescued thanks to the bailouts are now up in arms about the increase in government borrowing this has involved. They are demanding massive cuts in public expenditure. This amounts to a class attempt to shift the costs of the crisis from those who precipitated it – above all, the banks – to working people – not just those employed in the public sector but also all those who consume public services. The demands for austerity and public sector ‘reform’ are the clearest sign that neoliberalism, intellectually discredited by the crisis, nevertheless continues to dominate policy-making.

3. Greece is currently in the eye of the storm. It is one of several European economies that are particularly vulnerable, partly because of a buildup of debt during the boom, partly because they find it hard to compete with Germany, the giant of the eurozone. Under pressure from the financial markets, the European Commission, and the German government, the government of George Papandreou has torn up its election promises and announced cuts amounting to four per cent of national income.

4. Fortunately Greece has a magnificent history of social resistance running back to the 1970s. Following on from the youth revolt of December 2008, the Greek workers’ movement has responded to the government’s cuts packages with a wave of strikes and demonstrations.

We also welcome the example of the Iceland referendum in which people rejected debt refunding imposed by the banks.

5. Greek workers need the solidarity of socialists, trade unionists, and anti-capitalists everywhere. Greece is simply the first European country to have been targeted by the financial markets, but they have plenty of others in their sights, first of all, Spain and Portugal.

6. We need a programme of measures that can lift the economy out of crisis on the basis of giving priority to people’s needs rather than profits and imposing democratic control over the market We need to stand for an anti capitalist answer: our life, our health, our jobs before profits.

• All cuts in domestic public expenditure to be halted or reversed: stop pensions ‘reform’; health and education are not for sale;

• A guaranteed right to work and a programme of public investment in green jobs – public transport, renewable energy industries, and adapting private and public buildings to reduce carbon dioxide emissions;

• For a public banking service and financial system under public control!

• No scapegoating of immigrants and refugees: legalize them!

• No to military expenditure: Withdrawal of Western troops from Iraq and Afghanistan, drastic cuts in military spending, and the dissolution of NATO

7. We resolve to organize European solidarity activities again cuts and capitalist attacks. A victory for Greek workers will strengthen resistance to the cuts elsewhere.

Grèce: Aristeri Anasynthesi, Aristeri Antikapitalistiki Syspirosi, Organosi Kommuniston Diethniston Elladas-Spartakos, Sosialistiko Ergatiko Komma, Synaspismos Rizospastikis Aristeras;

Portugal: Bloco de Esquerda;

Allemagne: internationale sozialistische linke, marx21, Revolutionär Sozialistischen Bund;

Autriche: Linkswende;

Belgique: Ligue Communiste Révolutionnaire - Socialistische arbeiderspartij;

Croatie: Radnička borba;

Chypre: Ergatiki Dimokratia, Yeni Kibris Partisi;

Danemark: Socialistisk Arbejderparti;

Écosse: Scottisch Socialist Party;

État Espagnol: En lucha/En lluita, Izquierda Anticapitalista, Partido Obrero Revolucionario;

France: Nouveau Parti Anticapitaliste;

Grande-Bretagne: Socialist Resistance, Socialist Workers Party;

Italie: Sinistra Critica;

Irlande: People Before Profit Alliance, Socialist Workers Party;

Pays-Bas: Internationale Socialisten, Grenzeloos;

Pays Basque: Ezker Gogoa;

Pologne: Polska Partia Pracy, Pracownicza Demokracja;

Russie: Vpered;

République Tchèque: Socialistická Solidarita;

Serbie: marks21;

Suède: Internationella Socialister, Socialistiska Partiet;

Suisse: Gauche anticapitaliste, Mouvement pour le socialisme /Bewegung für Sozialismus, solidaritéS;

Turquie: Devrimci Sosyalist İşçi Partisi, Özgürlük ve Dayanışma Partisi.