Les élections européennes du 25 mai vont prendre une signification particulière dans le contexte de crise politique ouverte depuis les élections municipales...
Le gouvernement Valls y joue son avenir. Ces élections prennent aussi une signification importante du fait de la crise chronique que connaît l’Union européenne, maillon faible des puissances capitalistes. Elles seront pour tous les courants politiques l’occasion de se définir sur la question de l’Europe, question qui est au centre du débat politique. Il est indispensable que le NPA y prenne toute sa place.Le premier constat, malheureusement sans surprise, est que probablement le FN sera le deuxième, voire le premier parti de ce pays. Lui et l’UMP réalisent dans les sondages autour de 22-23 % des voix. Le PS devrait résister autour de 20 % mais rien ne dit qu’il ne connaisse pas une nouvelle dégringolade qui remette en cause la crédibilité du gouvernement Valls.L’abstention risque d’être importante : elle touchera en premier lieu les milieux populaires écœurés par le PS, alors que la droite et l’extrême droite ont bien plus de raisons de mobiliser leur électorat dans la lutte pour le pouvoir. Et le PS sera la première victime du rejet des politiques d’austérité que Sarkozy et Hollande ont mis en route et qu’il applique.Nous n’avons pas les moyens d’agir sur ces tendances de fond. Elles s’inscrivent dans l’évolution des rapports de forces politique qui s’organisent autour d’une politique de classe agressive menée par l’État et le patronat contre les travailleurs et les classes populaires, cela au moment où se dissipent les dernières illusions à l’égard de la gauche de droite ou de la droite de gauche…
Une rupture internationalisteDans ce contexte,la présence du NPA est essentielle. D’abord pour que s’affirme un courant politique au sein du mouvement ouvrier qui porte une perspective internationaliste, contre toutes les formes de nationalisme et de souverainisme, contre le FN qui rêve d’enfermer les travailleurs dans la prison des frontières. Un courant politique qui ne joue pas les ambiguïtés, comme le fait le Front de gauche avec ses listes « Rompre et refonder l’Europe ».La lettre que le NPA a envoyé la semaine dernière aux partis du Front de gauche et à Lutte ouvrière ne demande nullement des places sur une liste. Elle veut porter un débat après la déroute du PS aux municipales, face à la crise politique qu’elle ouvre avec la montée du FN : oui il y a besoin d’une politique pour changer le rapport de forces, mais cette politique ne peut être la recherche d’une alliance avec EÉLV ou la gauche du PS pour constituer une nouvelle majorité parlementaire. Elle ne peut pas être non plus de rompre et de refonder l’UE : celle-ci n’est pas réformable, et reste un instrument entre les mains des banques et des multinationales.Il faut tout changer pour en finir avec les politiques d’austérité et du chômage, annuler la dette, construire un monopole public bancaire pour en finir avec la dictature de la finance, appeler les peuples à se fédérer pour jeter les bases d’une Europe des travailleurs et des peuples. Défendre ce programme, ouvrir une perspective en rupture avec les partis de la règle d’or de l’austérité et leurs institutions, l’enraciner dans les mobilisations, est la seule façon de sortir du recul politique et de barrer la route au FN.
Yvan Lemaitre