Selon un rapport récemment publié par quatre ONG internationales, les pays du G20 fournissent chaque année au moins 56,3 milliards d’euros d’aides au charbon. Des sommes considérables de la part des pays les plus industrialisés (et les plus pollueurs) du monde, et ce malgré leur engagement solennel, il y a 10 ans lors du sommet de Pittsburgh, à « rationaliser et abandonner progressivement à moyen terme les subventions inefficaces accordées aux combustibles fossiles qui encouragent la surconsommation ».
Si les aides à la production directe de charbon sont en baisse, celles attribuées aux centrales à charbon ont explosé, avec un quasi triplement entre 2014 et 2017, passant de 15,1 milliards d’euros par an à près de 41,6 milliards. Une « aberration écologique », comme l’ont souligné les auteurs du rapport, puisqu’il s’agit ni plus ni moins que de subventionner une industrie vieillissante, peu rentable et très polluante, au détriment de l’organisation d’une véritable transition vers des énergies renouvelables. Comme le souligne Ipek Gencsu, l’une des principales auteures du rapport, « les gouvernements prennent le relais des investisseurs, qui quittent le secteur avec le manque de rentabilité. Mais soutenir une industrie déclinante ne fait que repousser une transition inévitable et en renchérir le coût. »
J.S.