Le jeune Parti travailliste a tenu son deuxième congrès, du 17 au 21 novembre, à Gossanah, sur l’île de Laii (Ouvéa). Depuis le massacre d’Ouvéa, en 1988, aucun parti n’avait tenu de réunion sur cette île. Venus de la Grande Terre et des îles, par bateau et par avion, quelque 400 militantEs se sont rassembléEs et ont travaillé pour définir l’objectif : « Tous ensemble pour Kanaky 2014 ». 2014 est en effet la date du renouvellement du Congrès qui devra déterminer la date du référendum d’autodétermination, entre 2014 et 2019. Pour être accordée, celle-ci devra recueillir une majorité des trois cinquièmes. Une double tâche s’ouvre au parti : définir son projet de société et travailler à la constitution du nouvel État. Il doit aussi se donner les moyens d’atteindre le quorum au Congrès et pour cela asseoir sa légitimité en renforçant ses résultats électoraux aux municipales de 2012. La vérification des listes électorales représente le tout premier chantier. En effet, les accords de Nouméa définissent un corps électoral restreint pour corriger l’effet de la colonie de peuplement. Or de graves anomalies ont été relevées, essentiellement en Province Sud : de nombreux Kanaks ne pourront pas participer aux scrutins, tandis qu’une quinzaine de milliers de personnes ne répondant pas aux critères auraient le droit de décider de l’avenir du pays. Le congrès a accueilli les représentants de mouvements de libération des îles Moluques et de Papouasie occidentale, deux pays sous domination indonésienne où les camarades indépendantistes subissent une répression brutale. Tous sont conscients qu’un rapprochement des pays mélanésiens est indispensable pour leur avenir.