Le 28 octobre 2025, l’Assemblée nationale a adopté le report des élections provinciales en Nouvelle-Calédonie, initialement prévues en novembre.
Cette décision intervient malgré l’opposition des indépendantistes et du FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste), qui dénoncent un nouveau recul dans le processus de décolonisation et une remise en cause du droit à l’autodétermination du peuple kanak.
L’autodétermination kanak remise en question
La Nouvelle-Calédonie bénéficie depuis 1998 d’un cadre politique issu des accords de Nouméa, qui ont ouvert la voie à un transfert progressif des compétences et à un processus d’autodétermination. Ces accords prévoyaient notamment la tenue d’élections provinciales régulières et le gel du corps électoral, afin de garantir que le peuple kanak puisse s’exprimer sur son avenir.
Ce cadre a permis jusqu’ici un équilibre fragile entre loyalistes et indépendantistes, garantissant que la souveraineté du peuple kanak ne soit pas remise en cause par des modifications unilatérales du corps électoral ou du calendrier électoral. Le report des élections fragilise cet équilibre et constitue, selon le FLNKS, un véritable recul historique (lire l’adresse de Christian Tein aux députéEs publiée sur le site de l’Anticapitaliste).
La politique néocoloniale de l’État français
Le projet de loi voté à l’Assemblée prévoit de repousser les élections provinciales à juin 2026. Officiellement, le gouvernement invoque la nécessité de « préserver la paix civile » et de préparer de nouvelles discussions autour du projet de Bougival.
Pour le FLNKS, ces justifications sont fallacieuses. Le report, voté avec le soutien du Parti socialiste, constitue une trahison flagrante des engagements démocratiques : alors que les indépendantistes réclament la tenue des élections aux dates prévues, le PS s’aligne sur la majorité présidentielle pour prolonger la tutelle française et maintenir la mainmise sur Kanaky.
Ce vote illustre la persistance d’un néocolonialisme institutionnel, qui privilégie les intérêts de l’État français au détriment du droit fondamental des Kanak à décider de leur avenir.
Pour en finir avec le temps des colonies
Maintenir les élections et respecter le corps électoral gelé est essentiel pour garantir l’expression du peuple kanak et la continuité du processus de décolonisation. Tout report ou modification unilatérale compromet l’avenir politique et institutionnel de la Kanaky et renforce l’emprise coloniale.
Le FLNKS appelle à une mobilisation politique et citoyenne pour que le peuple kanak puisse exercer son droit à l’autodétermination et bâtir sa souveraineté pleine et entière. En finir avec le colonialisme français n’est pas une option, mais une nécessité historique et démocratique pour l’avenir de la Kanaky.
Radu Varl