Le 3 décembre 1969, Euvremont Gène, secrétaire général du PC guadeloupéen, et Dolor Banidol, membre du bureau politique du PC martiniquais, après avoir assisté à une conférence internationale du PC chilien, prennent un vol Air France. Après l’escale à Caracas, l’avion disparaît en mer. Il y a 62 morts, les 11 membres de l’équipage et 51 passagerEs.
La thèse officielle est celle de l’accident, mais de nombreuses zones d’ombre subsistent. Un collectif unitaire soutient les familles dans leur exigence de vérité sur ce crash, qui s’est produit deux ans après l’assassinat du Che, quatre ans avant la victoire de l’Unité populaire au Chili, à une époque où la CIA s’inquiète des progrès des PS et PC en Amérique latine. Elles sont pointées également depuis deux ans par la majorité des syndicats des personnels navigants qui demandent la déclassification de l’enquête menée par le Bureau enquête accident, d’autant qu’un des documents de cet organisme parle d’une forte probabilité que ce crash soit imputable à l’explosion d’une bombe placée dans l’avion.
Aujourd’hui la famille de Dolor Banidol porte plainte pour « acte terroriste », « recel de cadavre », car il y a un doute sérieux sur le fait que le corps remis à la famille soit celui de leur parent, et « soustraction de preuves ». Cette plainte est accompagnée de divers documents validant l’hypothèse d’un attentat : un rapport médical attestant que d’après les lésions anatomiques, la déflagration se soit produite entre ces deux personnes ; un extrait de document confidentiel de l’inspection de l’aviation civile indiquant qu’un engin explosif à base de dynamite a été déposé dans le puits du train d’atterrissage.
Si cette hypothèse est confirmée, la responsabilité du gouvernement français est évidemment engagée. Notre solidarité est totale avec cette action pour la vérité !
Patrick Le Moal