Les opposantEs à Vladimir Poutine appellent à une journée internationale d’actions le 26 juillet.La manifestation qui a eu lieu le 6 mai 2012 à Moscou a été l’une des plus massives et des plus offensives que l’on ait vue depuis le début de cette période de contestation. Des dizaines de milliers de personnes ont envahi la capitale en dépit de la pression exercée par les autorités et de la baisse de moral qui a suivi la « victoire » de Vladimir Poutine à l’élection présidentielle en mars. L’action du 6 mai a montré que la vague de contestation qui a commencé en décembre ne faiblit pas. Elle connaît même un nouveau départ et se dote d’une ligne plus radicale et décidée.Sur ordre de sa hiérarchie, la police moscovite a provoqué de vives altercations, grâce notamment à l’aide d’agents infiltrés. Au cours de cette manifestation autorisée et pacifique, plus de 500 personnes ont été arrêtées et un nombre plus important encore a reçu des coups. Un grand nombre de photos, de vidéos, de récits de témoins et de certificats médicaux confirment que les policiers ont agi dans l’illégalité. Cependant, bien que de nombreux citoyens et défenseurs des droits humains se soient adressés au Parquet général de Russie ainsi qu’à la Commission d’enquête, aucune inculpation pour abus de pouvoir de la part des collaborateurs de la police ou pour entrave au déroulement d’un événement de masse autorisé n’a été prononcée. Les autorités ont très bien su user des événements du 6 mai pour lancer une campagne de répression et de criminalisation sans précédent à l’égard de l’opposition. Au cours des mois de mai-juin, douze personnes ont été inculpées pour « troubles à l’ordre public » et deux autres ont été mises en examen. Tous tombent sous le coup de l’article 212 du code pénal (« troubles à l’ordre public ») ou bien sous celui de l’article 318 (« usage de la force contre un représentant de l’ordre »).De nombreux activistes, parmi lesquels deux figures célèbres de l’opposition en Russie, Sergeï Oudaltsov et Alekseï Navalnyi, ont été invités à des interrogatoires en qualité de témoins (et comme nous l’a appris la pratique de la police russe, on tombe de cette catégorie dans celle des accusés assez facilement).Il ne fait déjà plus aucun doute que les autorités sont en train de monter l’affaire politique la plus importante de ces dernières années. Selon les informations obtenues de la Commission d’enquête du Parquet général, 160 témoins participent à l’enquête et plus de 1 250 personnes ont déjà été interrogées dans le cadre des inculpations.Le nombre de personnes arrêtées ou en passe de l’être pourrait atteindre quelques centaines selon certaines estimations.Seules des actions solidaires réunissant des milliers de sympathisants à travers le monde peuvent aider à contrer un tel développement des événements.À Moscou, le Comité 6 Mai a d’ores et déjà commencé ses travaux. Il s’agit d’une initiative citoyenne qui exige la fin de ces inculpations honteuses ainsi que celle de la répression. Les membres actifs du Comité 6 mai – qui représentent différentes organisations politiques, civiques et de défense des droits humains – entretiennent des contacts permanents avec les avocats des accusés, mènent une campagne d’information et organisent des actions contre la répression policière. Nous nous adressons aux organisations politiques et de défense des droits humains du monde entier. De votre solidarité et de votre volonté à agir ne dépend pas seulement le destin de dizaines de manifestants non coupables qui se trouvent en prison ou qui s’y trouveront bientôt. L’avenir du nouveau mouvement de contestation en Russie dépend de notre capacité à faire reculer l’attaque répressive des autorités.Notre force est dans la solidarité !Correspondant
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