Le week-end des 23 et 24 mars avait lieu à Tunis un événement dont on espère qu’il fera date : la rencontre méditerranéenne contre la dictature de la dette et pour la souveraineté populaire, organisée à l'appel du Front populaire tunisien pour la réalisation des objectifs de la révolution. Étaient présentes 19 organisations de 13 pays du Nord et du Sud de la Méditerranée afin de discuter de la lutte collective contre le chantage permanent à l'austérité que la dette fait peser sur la tête de tous les peuples Les travaux ont permis de dénoncer les différentes manières dont la dette est utilisée par les classes dominantes pour exploiter toujours davantage les classes laborieuses. En Tunisie, le parti islamiste Ennahdha au pouvoir est tout aussi pressé d'obéir au FMI, à l’UE et à la Banque mondiale que la clique Ben Ali virée par la révolution, et que tous les gouvernements transitoires. Ils ne mettent pas en cause la dette odieuse des dictateurs, et justifient les privatisations, la hausse des prix et le chômage par la nécessité de rembourser une dette que le peuple tunisien a déjà payé dix fois. Il en est de même en Égypte. Les camarades du Portugal, de l’État espagnol et de Grèce ont détaillé la manière dont la politique de la Banque centrale européenne et du FMI sont en train de faire subir une véritable catastrophe sociale à leurs populations. Contre l'impérialisme et l'austéritéDimanche 24 mars, le meeting de clôture a attiré un millier de participants, liant la question de la dette et la lutte des camarades tunisiens dans un climat marqué par l'assassinat récent d'un des principaux dirigeants du Front populaire Chokri Belaid, et l'offensive sur les droits démocratiques et économiques du peuple tunisien. Parmi les nombreux intervenants internationaux, y compris d'Amérique Latine, notre camarade Olivier Besancenot a été particulièrement applaudi, affirmant « la lutte contre la dette revêt un double aspect, contre l'austérité et aussi contre nos propres impérialismes qui sont bien souvent les créanciers des pays du Sud ». Avec le slogan scandé par les jeunes « À bas le capital, à bas la dictature ! », Hamma Hammami, porteparole du Front populaire, concluait : « la dette est un instrument essentiel pour continuer le colonialisme. Le Front populaire doit s'engager à continuer la révolution, il doit combattre le capital, le fondamentalisme, le sionisme ». Une introduction marquante au Forum social mondial qui commence mardi 26 mars. De Tunis, correspondant
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