Publié le Mercredi 13 novembre 2024 à 11h14.

Une victoire décisive pour les républicains

Donald Trump a remporté une victoire décisive pour lui-même et pour le parti républicain, en prenant la présidence, le Sénat et, semble-t-il, la Chambre des représentants, tandis qu’au cours de son premier mandat, les nominations de Trump ont remodelé la Cour suprême, qui le soutient pleinement.

 

Trump et le parti républicain contrôlent donc les trois branches du gouvernement, ce qui lui donne le pouvoir de mettre en œuvre son programme de droite et de transformer les États-Unis, voire de démanteler leur système démocratique et de supprimer les libertés civiles. 

Un vote populaire pour les républicains

Trump a non seulement remporté le collège électoral par 312 voix contre 226, mais il a aussi, pour la première fois, remporté le vote populaire, avec plus de 74,6 millions de voix contre 70,9 millions pour les démocrates. Les républicains ont gagné trois sièges au Sénat américain — Virginie occidentale, Ohio et Montana —, ce qui leur donne la majorité et met fin à quatre années de contrôle par le parti démocrate. Le décompte des voix à la Chambre des représentantEs n’est pas encore terminé, mais les républicains semblent en mesure de l’emporter également.

Le total des voix de Trump n’a pas été écrasant, mais il a continué à bénéficier du soutien de sa base d’électeurEs blancs plus âgés et plus aisés, des électeurEs des banlieues et des zones rurales, et a également trouvé de nouveaux soutiens parmi les électeurEs de la classe ouvrière, les NoirEs, les Latino-AméricainEs et les femmes. Il a obtenu le vote de 56 % des personnes n’ayant pas fait d’études supérieures, de 13 % des électeurEs noirEs et de 46 % des électeurEs latinos. Il a obtenu 45 % des votes des ménages syndiqués. La candidate du parti démocrate Kamala Harris a obtenu moins de voix que le président Joe Biden lors de l’élection de 2020, y compris moins de voix de la part des femmes et des électeurEs noirs. De nombreuses personnes ont estimé que les prix du logement et de la nourriture étaient trop élevés, tandis que d’autres ont été motivées par le message raciste, sexiste et xénophobe de Trump. Des centaines de milliers d’électeurEs du parti démocrate ne se sont tout simplement pas présentés dans plusieurs États, comme l’Ohio. Trump a bénéficié d’un soutien plus important dans 9 comtés sur 10 dans l’ensemble du pays. Bien qu’il n’y ait pas eu de réalignement général, il y a eu un glissement vers la droite dans tout le pays.

Comme l’ont noté les experts, Trump a désormais créé une base ouvrière multiraciale pour le parti républicain. Pendant des décennies, les démocrates ont prétendu être le parti de la classe ouvrière ; aujourd’hui, les républicains leur ont ravi ce titre.

Les démocrates ont abandonné les travailleurEs

Pourquoi les démocrates ont-ils perdu ? Comme l’a écrit Bernie Sanders immédiatement après l’élection, « il ne faut pas s’étonner qu’un parti démocrate qui a abandonné la classe ouvrière s’aperçoive que la classe ouvrière l’a abandonné ». D’abord, c’était la classe ouvrière blanche, et maintenant ce sont les travailleurEs latinos et noirs. Alors que les dirigeantEs démocrates défendent le statu quo, le peuple américain est en colère et veut du changement. Et ils ont raison. 

Après avoir perdu les élections, les démocrates sont confrontés à une crise d’identité et d’idéologie. Bernie Sanders a demandé : « Les grands intérêts financiers et les consultants bien payés qui contrôlent le parti démocrate tireront-ils de véritables leçons de cette campagne désastreuse ? » Probablement pas.

La direction du parti reste centriste, mais nombreux sont ceux qui souhaitent que le parti prenne un virage à gauche, vers la classe ouvrière.

La plupart des progressistes ont voté pour les démocrates, à leur grande déception. D’autres ont voté pour des partis de gauche, en vain. La physicienne Jill Stein, candidate à la présidence du parti vert, n’a obtenu que 685 149 voix (0,5 %), tandis que le théologien noir Cornel West en a obtenu encore moins. La gauche devra elle aussi réévaluer sa stratégie électorale.

Dan La Botz, traduit par la rédaction