En prévision des rendez-vous politiques incontournables de l’année 2012, Jacques Leclercq a récidivé, en donnant une suite au Dictionnaire de la mouvance droitiste et nationale, puis à Droites conservatrices, nationales et ultras (2008-2010).
Il nous offre un panorama actualisé concernant les droites françaises, allant des populistes ou souverainistes jusqu’aux franges les plus radicalisées de l’extrême droite. La première partie est une mise à jour des formations ayant été déjà traitées précédemment. La seconde partie recense les nouvelles structures mises en place depuis la parution du deuxième tome du dictionnaire, et elles sont légion. Si nombre des formations étudiées sont inconnues du public, on y retrouve par contre les acteurs de la radicalisation de la droite française décomplexée qui chasse ouvertement sur les thématiques du Front national, telle la Droite populaire de l’UMP sarkozyste. L’auteur continue à fouiller, avec la précision d’un entomologiste, dans tous les recoins les plus microscopiques, comme chez les conspirationnistes et complotistes. Les citations sont nombreuses et le lecteur doit parfois s’accrocher pour lire les délires ultra-racistes et antisémites des plus abjects. On y croise aussi les groupuscules de cette extrême droite subversive tels les partisans du White Power ou des thèses néonazies, ce qui fait dire à l’auteur qu’il existe un risque potentiel d’attentats comme à Oslo, Florence ou en Allemagne, et pas seulement l’œuvre de déséquilibrés ou de « loups solitaires », mais de petites structures qui se préparent dans l’ombre à « la guerre civile tant attendue ». À lire donc ou plutôt à consulter en tant que de besoin (militant), avec l’objectif de mieux les connaître pour mieux les combattre.Marino Pistolesi
L’Harmattan, 265 pages, 26,50 euros