Publié le Mardi 14 octobre 2025 à 09h30.

Santé, médico-social, Sécu… Retour sur la mobilisation du 9 octobre

PLFSS d’austérité, franchises doublées, postes non remplacés : la colère monte dans le soin et le médico-social. Le 9 octobre a montré une vraie capacité de mobilisation, mais la CGT en solo a freiné l’élan unitaire pourtant indispensable pour gagner.

Un projet de loi de financement de la Sécurité sociale et 5,5 milliards d’économies, qui étranglent toujours plus la santé et le social, alors que le budget des armées va doubler en dix ans. Les 183 euros de complément de salaire du Ségur de la santé, jamais financés, mais rendus responsables de la dette hospitalière. Le non-remplacement des départs à la retraite, les attaques contre les arrêts de travail et le doublement des franchises… La colère est montée d’un cran dans la santé et le médico-social ! Cela méritait bien une grande manifestation nationale intersyndicale, dans les suites des 10 et 18 septembre et du 2 octobre, à laquelle les associations et collectifs de défense de la santé, les usagerEs et tous les salariés auraient dû être associés.

Une démonstration de force de la seule CGT

La CGT Santé Action sociale a préféré en faire une démonstration de force de la seule CGT. S’il fallait résumer d’un symbole l’absence de politique unitaire de la CGT dans la préparation de cette journée, le refus par la sono d’une prise de parole du secrétaire général de SUD Santé Sociaux, alors que depuis plus d’une heure les prises de parole de responsables CGT se succédaient, et qu’étaient annoncés le soutien des élus communistes de Paris, puis des députés du PCF. Pas un mot sur la présence de SUD, la mobilisation n’était pas intersyndicale leur a-t-on opposé, pas un mot sur la présence du Tour de France pour la santé, qui avec banderole et tract largement diffusé a reçu un bon accueil des manifestantEs, bien plus unitaires que la tribune !

La préparation aura été à l’image de ce symbole, blocage de l’intersyndicale nationale, pas de travail de montée unitaire en car, aucun contact avec les associations de défense de la santé, des urgences ou maternités…

À l’hôpital y’a trop de travail… Embauchez des chômeurs !

Démonstration de force de la CGT, avec l’annonce de 5 000 manifestantEs, mais qui atteste de la colère et de la disponibilité à la mobilisation des équipes syndicales CGT. Beaucoup de femmes, des cortèges de femmes racisées aussi, autour des salariées de Clariance, ex-Korian. Des forêts de drapeaux CGT, des mots d’ordre souvent radicaux, « pour sauver l’hôpital, sortir du capital », des appels à la « grève générale », « de l’argent pour les CHU, pas pour les obus », mais aussi des mots d’ordre en solidarité avec Gaza ou les sans-papiers, attestaient de la combativité et du réel dynamisme des cortèges. Cela traduit la montée des mobilisations dans les établissements, avec des taux de grévistes lors des journées bloquons tout ou intersyndicale parfois autour de 8 % dans les hôpitaux, à l’AP-HP, à Toulouse, ou même 22 % à Digne. Des chiffres rarement vus.

La confédéralisation, c’est-à-dire le fait d’appeler toutes les fédérations… de la seule CGT a été décidée très tardivement. Elle a de fait été très peu entendue, même si quelques grosses délégations, celle d’ArcelorMittal Dunkerque, par exemple, montraient que la défense de la santé et de la Sécu aurait pu mobiliser largement au-delà des professionnels.

La macronie est dangereuse pour la santé et le social. Elle doit dégager. Aucune combine parlementaire ne saura résoudre nos problèmes. Seule la mobilisation, mais unitaire, mais auto-organisée saura imposer nos revendications au CAC 40 et au gouvernement, seule notre mobilisation saura imposer un gouvernement aussi fidèle à nos intérêts que Macron l’est aux banques !

Commission santé sécu social