À l’appel d’un collectif intersyndical CGT-SUD-FO-CFTC-CFDT (nommé CLIC-P), les salariés du commerce parisien se sont mobilisés le 15 novembre dernier.A Paris, sur fond d’une concurrence qui fait rage entre supermarchés (Carrefour, Monoprix et Franprix se livrent une vraie guerre d’implantation des moyennes surfaces), grands magasins ou grandes enseignes, le patronat du secteur attaque tous azimuts : ouvertures le dimanche et / ou nocturnes, extension des horaires d’ouverture, souvent en toute illégalité.Il s’appuie pour cela sur les conditions d’emploi déplorables qu’il réserve à ses salariéEs : temps partiels, précarité, salaires de misère (Carrefour a récemment été condamné à de lourdes amendes pour non-paiement du Smic). Ces dernierEs n’ont d’autres choix que d’accepter le travail du dimanche ou de nuit (un peu mieux payé) pour boucler les fins de mois. Au détriment de leur santé (le travail de nuit est reconnu cancérogène) ou des conditions de vie, et au risque de voir disparaître toute référence à des normes sociales collectives (le repos dominical pour tous par exemple). Le chômage de masse assure de toute façon une main-d’œuvre inépuisable.
Des mobilisations avant tout juridiques
Ce chantage patronal rend la mobilisation difficile. De fait, c’est sur le terrain juridique que le Clic-P remporte des victoires, en obtenant des tribunaux la fermeture de supérettes le dimanche ou l’interdiction pour des grands magasins d’ouvrir la nuit. Et c’est sur ce terrain que le patronat riposte, puisque les grands magasins ont illico ouvert des négociations sur le travail de nuit. Le Clic-P refuse ces négociations par entreprise, et demande l’ouverture d’une négociation au niveau parisien, pour que soient définis les droits et les horaires qui s’appliqueront à touTEs les salariéEs. Il revendique notamment une hausse générale des salaires de 200 euros, la fin des temps partiels imposés, la garantie du repos dominical et la fermeture à 19 h 30.Voilà qui mériterait que s’organise un soutien politique sans faille à ces luttes.Julien Lanoli