Pendant dix jours, les salariés d’une vingtaine de restaurants KFC de Paris et de banlieue ont fait grève pour un treizième mois, une prime d’ancienneté correcte et des tickets restaurant. À Ménilmontant, dans le 20e arrondissement, les grévistes étaient très remontés – « conditions de travail difficiles, pas assez de monde dans les cuisines ni aux caisses et une petite prime d’ancienneté après huit ans. » Après dix jours, les patrons n’ont concédé qu’une augmentation de six euros par mois et les grévistes ont décidé d’arrêter leur grève, le 30 janvier. En mars, il y aura de nouvelles négociations et les salariés espèrent que le mouvement repartira. Les 96 sans-papiers de 25 KFC qui ont démarré leur mouvement le 12 octobre sont toujours en grève et occupent jour et nuit, à tour de rôle, une partie du KFC de Châtelet. C’est d’ailleurs pendant la grève sur les salaires qu’une salariée de Ménilmontant a reconnu un des sans-papiers avec qui elle avait travaillé mais qui n’avait pas osé parler de sa situation. Après plusieurs mois de lutte, de nouvelles solidarités se sont forgées entre salariés français et sans papiers, des solidarités qui ne peuvent qu’être encourageantes pour les batailles à venir.