Le personnel d’une municipalité, c’est un peu la classe ouvrière en miniature : des métiers et des profils très divers, bibliothécaires, agents de voirie, jardiniers, dames de service des écoles, personnel administratif... Mais les problèmes rencontrés par les employés de la ville d’Argenteuil se rejoignent sur les grandes lignes : manque de personnel, précarité, harcèlement moral, etc. Alors quand 400 d’entre nous se sont réunis en AG à l’appel de la CGT, le sentiment que l’action commune était nécessaire a vite été gagné et la grève fut décidée. Beaucoup avaient en mémoire la lutte de 2008, où trois jours de grève avaient permis certaines avancées contre l’emploi précaire. Cette fois-ci le maire PS Philippe Doucet montra tout le mépris dans lequel il tenait ses salariés en prenant bien garde de nous rencontrer, et même de réapparaître en mairie durant le reste du conflit. Après une première suspension le 16 mars, une nouvelle AG décidait la reprise de la grève, avec l’entrée dans la lutte des animateurs de centres de loisirs. C’était la première fois dans l’histoire de la mairie qu’un tel mouvement avait lieu dans cette partie du personnel, très précarisée, qui a fait montre d’une combativité remarquable – la plupart des centres de la ville étaient fermés. Le manque d’expérience des luttes a aussi son revers : une manœuvre de la mairie a désolidarisé la plupart des animateurs du mouvement, qui s’en trouva affaibli. Malgré une combativité maintenue par environ 150 d’entre nous jusqu’au 18 mars, il a fallu se rendre à l’évidence : le maire ne comptait nous traiter que par le mépris et les collègues pourtant largement solidaires étaient trop peu nombreux à prendre une part active à la lutte. Mais le combat ne fait que commencer : des contacts ont été pris et des processus mis en route qui rendent possible un nouveau mouvement à brève échéance. Correspondant