Publié le Mardi 19 juin 2012 à 12h53.

Grève à Veolia Propreté

Les travailleurs des six sites d’Île-de-France de Généris, filiale traitement des déchets de Veolia Propreté, sont en grève reconductible avec occupation depuis mercredi 6 juin.

La grève est partielle à Rungis (94), Triel-sur-Seine (78) et Chelles (77). Elle est totale à Sevran (93), Vaux-le-Penil (77) et Nanterre (92), le plus gros site avec plus de 100 employés.

Les revendications portent sur les salaires et les conditions de travail. Dans ce secteur professionnel régi par la convention collectives des activités du déchet, les travailleurs sont très majoritairement d’origine immigrée. Les salaires sont bas (1 250 euros pour un trieur) et les conditions de travail difficiles. La modernisation en cours dans plusieurs centres, qui pourrait bénéficier aux salariés, est avant tout conçue pour augmenter les capacités de traitement et améliorer la productivité au détriment de l’emploi. Le rapport financier 2011 l’exprime sans fard : « Dans un contexte macro-économique tendu, le Groupe Veolia Propreté entend continuer sa politique d’amélioration de la profitabilité et de la rentabilité par un programme de réduction des coûts […] ».

En attendant, les conditions de travail restent parfois archaïques et souvent en infraction avec la réglementation : vêtements de protection (combinaisons, gants, masques…) insuffisants en quantité et en qualité ; poursuite du travail en présence de déchets potentiellement dangereux (seringues, produits chimiques…). Les relations sociales ne sont pas meilleures : selon les centres on peut subir l’interdiction de téléphoner, même pour des motifs graves, l’interdiction de parler sur les chaînes, voire le décompte des pauses-pipi du temps de travail ! Dés le début la direction a joué la division en essayant d’écarter un délégué Force ouvrière. En vain : la CGT majoritaire a refusé la manœuvre et la grève se poursuit en intersyndicale CGT FO. Au lieu de répondre à la revendication d’augmentation des salaires de 4 %, la direction propose de 1,5 % à 2 % et une prime d’intéressement de 300 euros (au lieu des 850 accordés antérieurement).

Face à la détermination des travailleurs, la direction a été contrainte à une première réunion de négociation lundi 11. Une condition avait été imposée : la reprise du tri sur deux centres, condition que l’intersyndicale avait acceptée. Malgré ce geste, Généris n’a rien lâché. La grève a repris aussitôt dans les sites concernés et l’occupation continue partout 24 heures sur 24.

Une manifestation était prévue à Nanterre le mercredi 13.Bien entendu, nous avons là encore affaire à une entreprise en excellente santé. Toujours selon le rapport financier 2011 : « Le chiffre d’affaires de la société est en augmentation de13 % soit 31 millions d’euros par rapport à l’exercice 2010 […] ». Le montant total distribué aux actionnaires pour 2010, même s’il est en baisse par rapport à 2009, dépasse encore les 123 millions d’euros.

Le NPA est naturellement aux côtés des travailleurs en lutte auxquels il apporte toute sa solidarité.

NPA Nanterre, le 12 juinnpananterreville@yahoo.fr