Et une et deux et trois… polices à Saint-Denis ! Et bientôt quatre ! Ça manquait. En plus de la nationale, de la municipale, des gardes urbains, voilà maintenant les « rondiers » du GPIS (Groupement Parisien Inter-bailleur de Surveillance) qui vont intervenir sur le patrimoine du bailleur Plaine Commune Habitat (PCH).
Pour le moment, c’est à titre expérimental pour six mois à partir d’aout 2023, pour 200 000 euros et seulement sur 20 sites comprenant un peu plus de 3 300 logements sur les 20 000 que possède le bailleur. Mais l’objectif c’est que le dispositif soit pérenne.
Des « rondiers » au pied des immeubles
Créé en 2004, le GPIS intervient déjà à Paris à l’initiative d’un groupement de 12 bailleurs. Il se vante dans son bilan 2022 d’avoir réalisé 54 712 missions pour l’essentiel consacrées à « l’éviction » de 71 509 personnes des halls, des espaces publics et des parties communes, toujours sur la base d’appels de locataires. La cible ? Clairement les regroupements de jeunes.
Ces « rondiers », souvent anciens policiers ou militaires, constitués en patrouilles, habillés en bleu avec gilet pare-balles, bâtons de défense et gazeuses, interviennent en continu, 7 jours sur 7, de 16 h à 4 h du matin. La loi de Sécurité globale de 2021 leur a, de plus, donné le droit d’être assermentés et donc de verbaliser les infractions liées aux détériorations, à l’abandon des déchets ou à l’épanchement d’urine.
Mathieu Hanotin, maire de Saint-Denis, qui a fait le choix du tout sécuritaire pour « équilibrer » sa ville, au mépris des services publics municipaux, de l’accompagnement de la jeunesse, du soutien à l’école, rajoute une pièce à son dispositif répressif après la centaine de policiers municipaux recrutés et l’installation d’un centre de gestion des caméras vidéo qui se sont multipliées. Impasse assurée dont les DionysienEs font les frais.