Les travailleurs de la fonderie de Leroy-Somer, à Angoulême (Charente), ont fait grève et bloqué totalement leur usine du 16 au 21 janvier.Les 120 grévistes ont tenu des piquets de grève, jour et nuit. Ils réclamaient une prime de poste de 70 centimes de l’heure, qui existe dans les autres départements de Leroy-Somer, mais pas à la fonderie où les conditions de travail sont particulièrement dures. C’était encore trop pour la direction qui après menaces et pressions de toute sorte, a été contrainte de lâcher un peu. Les travailleurs ont donc accepté la levée des piquets... tout en restant en grève devant la porte principale fermée ! Finalement, la direction a concédé une prime de poste de 30 centimes de l’heure, qui s’ajoute aux 15 centimes de prime horaire. La retenue des jours de grève sera étalée sur deux mois au moins. Et il ne pourra y avoir aucune sanction pour fait de grève. Les grévistes ont accepté ce protocole de fin de grève en AG et le travail a « repris » à 14 heures vendredi 21, sans que les fours soient remis en marche. La production est donc restée nulle jusqu’au dimanche soir suivant... Même si les revendications n’ont pas été satisfaites à la hauteur de ce que demandaient les travailleurs, cette grève est ressentie comme un sacré succès.C’est la première fois depuis longtemps que la boîte est totalement bloquée par des travailleurs, quasi unanimes pour se battre. Ils ont tenu nuit et jour les piquets de grève, dans l’unité et la plus grande démocratie. Toutes les décisions ont été prises et votées par l’AG de plus de 100 grévistes. C’est aussi une des premières fois que la direction a dû céder sur les salaires, face à des ouvriers déterminés.L’AG du 21 janvier a tiré un bilan positif du mouvement : unité, détermination, aucune défection de grévistes et sentiment très fort d’être un groupe face au patron. La délégation mandatée pour négocier a été chaleureusement applaudie et remerciée pour le travail militant effectué (avant et pendant) pour que la grève ait lieu et se passe bien. Ce mouvement, qui n’a eu lieu que dans un site de production d’une entreprise qui compte plus de 2 500 salariés à Angoulême, peut ouvrir des perspectives pour une lutte plus globale pour les salaires dans les semaines qui viennent.. Correspondant local