Les usines de Manoir Industries – Bar-sur-Aube, Bonzouville, Custines, Pîtres, Saint-Brieuc – produisent des fontes ou des aciers spéciaux, notamment pour la pétrochimie et le nucléaire. Les salaires pratiqués sont calés sur le minimum conventionnel. Depuis des années, les réajustements sont en dessous de l’inflation.Lors des négociations sur le salaire, la direction n’est venue qu’avec 0,5 % d’augmentation collective et 0,75 % individualisé. Les travailleurs l’ont pris comme du mépris : pas question d’accepter que la plus grosse enveloppe soit accordée à la tête du client, au bon vouloir des chefs. À Pîtres dans l’Eure, comme dans les autres usines, les travailleurs se sont mis en grève le 7 décembre à l’appel de tous les syndicats. Les palettes brûlent et les piquets s’installent. Après trois jours de lutte, un accord est conclu au niveau du groupe. La direction a lâché 2 % d’augmentation en janvier, 0,5 % en juin et une prime de 60 à 120 euros selon les sites. Mais à Bar, l’AG des ouvriers ne l’entend pas ainsi. Le compte n’y est pas ! Cet accord ne règle pas les disparités entre les différentes usines. Eux, ils ont un 13e mois et une prime de vacances inférieures à d’autres sites. Ils veulent l’équité par le haut avec une prime annuelle de 1 200 euros pour reprendre le travail et poursuivre les négociations. À Pîtres ou à Bar, une chose est acquise : le sentiment général que la lutte paie et que Manoir Industries devra faire avec !