Depuis juin 2012, les équipes syndicales – essentiellement la CGT et SUD – essayaient de convaincre les salariéEs qu'il fallait engager l’affrontement. Le plan de la direction était de boucler les négociations fin février début mars et de commencer les processus de départs volontaires et de mutations.Les syndicats CGT et SUD avaient appelé à la grève pour le jeudi 17 janvier (round de négociations au siège de PSA ). Mais les salariés du ferrage ont convaincu de partir dès le mercredi. Le premier jour, 500 grévistes sur les deux équipes, et presque autant le lendemain à reconduire la grève, ainsi que le vendredi matin, avec le renfort des 35 salariéEs d’une société de nettoyage sous-traitante. Jeudi 17, les grévistes de PSA ont participé à la manifestation départementale pour l’emploi en scandant « Interdiction de licenciements, aucune usine ne doit fermer ! ». Un comité de grève regroupant des syndiqués et des non-syndiqués a organisé une visite à l’usine PSA de Saint-Ouen vendredi matin.La direction de PSA , surprise par la détermination des grévistes, a d’abord tenté l’intimidation, mais n’a pas tenté de relancer la chaîne. Vendredi après-midi, elle a innové une nouvelle forme de lock-out : les salariés placés en chômage technique sous un prétexte bidon, payés en APLD sont priés de rester chez eux.Une détermination intacteMalgré la météo et l’absence de transports collectifs, plus de 200 salariés se sont retrouvés lundi matin devant l’usine occupée par des vigiles et les portes cadenassées. La rage au cœur, ils ont trouvé refuge à l’union locale CGT d’Aulnay où se sont tenues assemblée générale, comité de grève et diverses commissions pour débattre des initiatives immédiates (distribution de tracts et visite à la préfecture) et des prochains jours. Cette détermination maintenue a pesé sur la direction : en fin d’après-midi, elle annonçait la réouverture des portes pour l’équipe d’après-midi mardi. C’est donc dans l’usine que l’épreuve de force va continuer.Les grévistes sont conscients de s’engager dans un combat de longue durée dont l’issue dépendra de l’extension aux autres sites de PSA , à Renault, mais aussi de la convergence avec d’autres salariés en lutte contre la politique patronale à Sanofi, Virgin ou Florange. C’est l’enjeu des semaines à venir.CorrespondantEs
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