Oubliés les discours de l’été dernier... Montebourg s’enflammant contre la famille Peugeot, avant de s’excuser platement, ou Hollande exigeant « zéro licenciement ». Aujourd’hui, c’est contre les grévistes, qui lui ont fait rater mardi 19 mars son « Train de l’innovation », que le ministre s’emballe... Après s’être caché pour ne pas rencontrer les grévistes qui lui réclamaient des comptes sur le refus du gouvernement de nommer un médiateur, Montebourg a accusé les grévistes. Il les a opposés aux cinq syndicats (en réalité quatre : la CFTC, la CGC, SIA et FO) qui soutiennent le plan de licenciement de la direction. « Plus on utilise l'épreuve de force et plus on radicalise, moins on rend possible » l'engagement « personnel » qu'il a pris de « n'envoyer personne à Pôle emploi »…Précisant ensuite que c’était parce que les grévistes suivaient la « CGT Lutte ouvrière », « parce que M. Mercier (délégué syndical CGT PSA Aulnay) est un militant politique et, évidemment, ce n'est pas tout à fait la même chose finalement que la CGT en général ». Cela ressemble à un permis de licencier. Après de telles déclarations, PSA aura bien compris que le gouvernement ne s'opposera pas au licenciement des grévistes. La direction veut redémarrer…Déjà la direction a enclenché huit procédures de licenciement contre des grévistes (dont quatre déléguéEs). Un des objectifs des grévistes est la nomination d’un médiateur pour, entre autres, imposer à PSA la réintégration de leurs huit collègues. Les menaces de Montebourg n’ont fait que renforcer leur détermination. C’est ce qu’ils ont rediscuté tout le reste de la semaine dernière avec les non-grévistes. Par ailleurs, vendredi 22 mars, lors du comité d'entreprise, la direction a annoncé sa volonté de redémarrer l’usine, arrêtée de fait depuis le 16 janvier. À partir du 6 avril, elle compte produire 250 voitures par jour, soit une centaine de moins que ce que produisait une équipe avant la grève. Pour cela, seule l’équipe du matin travaillera, celle d’après-midi sera en APLD (chômage indemnisé en grande partie par l’État) pendant un mois. Visiblement la direction prépare un nouveau coup. Pour gagner du temps, la CGT a décidé d’assigner la direction en référé au TGI de Versailles pour demander l’invalidation du PSE, en complément de la procédure engagée par Sud. L’audience a eu lieu mardi 26 mars à Versailles. Correspondantes
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