Mise à mort de la retraite à 60 ans avec passage de l’âge légal à 62 ou 63 ans, allongement de la durée de cotisation, augmentation des cotisations des fonctionnaires, ce qui équivaut à une baisse de salaire, traitement individualisé de la pénibilité : le gouvernement a décidé de taper fort et sur tous les paramètres. Alors pour la gauche, pour toute la gauche, syndicale ou politique, pour l’ensemble du mouvement social, ce n’est pas le moment de tergiverser. C’est le moment de jeter toutes nos forces dans la bataille, d’y aller toutes et tous ensemble, parce que c’est maintenant et sur ce terrain des retraites que se joue le rapport de forces entre une poignée de capitalistes et un gouvernement tout à son service d’un côté et l’immense majorité de la population qui refuse de travailler plus longtemps de l’autre. Sans hésiter, il faut réussir la journée de grève et de manifestations du 24 juin. Le gouvernement doit recevoir immédiatement la réponse à son projet de loi. Elle doit être massive et catégorique. Sa réforme des retraites, c’est NON. Nous en exigeons le retrait pur et simple. Les suites dépendent du succès du 24. Mais ce succès dépend aussi des suites. La motivation pour réussir le 24 sera d’autant plus forte que cette journée apparaîtra comme une première riposte inscrite dans un plan de mobilisation. Le prochain rendez-vous ne peut pas attendre mi ou fin septembre. Pour ne pas laisser retomber la pression nous avons besoin dès maintenant d’une stratégie pour construire une grève générale, un mouvement prolongé de blocage de l’économie. Cela ne se fait pas en un jour. Mais dans les entreprises, dans les syndicats, dans les collectifs unitaires, des équipes militantes se mobilisent et peuvent pendant tout l’été, être présentes partout, prendre des initiatives, comme les « lundis au soleil » prévus à Paris, pour maintenir et faire grandir un climat de mobilisation générale afin d’être prêts pour le débat parlementaire qui débutera le 7 septembre.
Christine Poupin