La course de vitesse est lancée pour la contre-réforme des retraites. Le 12 avril, Éric Woerth commencera les réunions bilatérales avec les confédérations syndicales et le Medef. Le 14, le Conseil d’orientation des retraites (COR) rendra public son rapport. Réunies une nouvelle fois le 29 mars, la CGT, la CFDT, Solidaires, la FSU, l’Unsa, la CGC et la CFTC ont décidé d’interpeller les salariés et le gouvernement sur les questions des salaires, de l’emploi et des retraites au travers d’une journée nationale de mobilisation le 20 avril. Sûr que Sarkozy et Fillon ne vont en pas en dormir... Et pourtant il y a urgence. Depuis des années, patronat et gouvernement martèlent l’idée que le déficit des caisses de retraites et l’allongement de la durée de la vie rendent inévitables l’augmentation de la durée de cotisation et le report de l’âge légal de départ en retraite. Il faut donc à la fois convaincre que l’augmentation des salaires et la suppression du chômage permettent de résoudre la question et que seule la mobilisation permettra de stopper un gouvernement qui fonce malgré son discrédit. Encore faut-il en être convaincus. Ce qui n’est pas le cas de la CFDT, la CGC et la CFTC qui ne sont pas contre une modification du système de répartition en introduisant différentes formes de capitalisation. Encore faut-il être convaincant. Ce qui n’est pas le cas de la CGT, de FO ou de la FSU qui, tout en acceptant le débat anesthésiant voire mortifère dans le COR, ne préparent pas, ne construisent pas la mobilisation indispensable. Il est inacceptable de laisser les structures syndicales locales prendre seules des initiatives décentralisées. Il faut se fixer l’objectif d’une vingtaine de gros meetings ou rassemblements à l’initiative de toutes les organisations, partis, associations, militants décidés à s’engager dès maintenant dans l’indispensable « tous ensemble », vers une mobilisation et une grève générales. Le refus de l’allongement de la durée de cotisation et du report de l’âge légal de départ constituent une base minimum de construction de cette mobilisation.
Robert Pelletier