Mercredi 30 mars a pris fin le mouvement de grève qui durait depuis sept jours dans l’usine de composants électroniques C&K, à Dole (Jura), lancé à l’appel de la CGT, et qui a été largement suivi par tout le personnel de la production avec blocage de l’entrée de l’usine.
Cette entreprise a déjà supprimé 30 emplois en 2010 et elle fonctionne actuellement avec 60 intérimaires, ces esclaves des temps modernes qui servent de variables d’ajustement.
Les salariés demandaient une revalorisation de leurs salaires, bien compréhensible lorsqu’on sait que l’entreprise a augmenté son chiffre d’affaire de 19 millions d’euros. 115 euros brut et des CDI pour les intérimaires, cela n’a rien d’extravagant. Pourtant, voici la réponse cynique de la direction : il ne faut pas vivre au-dessus de vos moyens. Elle s’est savamment employée à briser le mouvement : envoi d’huissier tous les jours (environ 500 euros de l’heure), embauche de vigiles avec chiens pour assurer la sécurité, casse de la grève en faisant travailler les cadres à la production (contre rémunération, bien sûr !), harcèlement téléphonique des ouvriers pour qu’ils reprennent le travail, dégagement d’une entrée pour permettre aux non-grévistes d’aller travailler.
Lors des négociations, la direction n’a proposé qu’une augmentation de 1,6% pour tous (soit 21 euros de plus pour un salaire de 1 400 euros brut), une augmentation de 1,2 % à titre individuel et une revalorisation des primes de 0,7 %. Elle a également payé un organisme pour vérifier le bien-fondé des augmentations… Au total, elle va débloquer 129 000 euros pour 81 cadres et 60 000 euros pour 127 ouvriers. Y a pas un truc qui ne va pas ? Il n’y a donc pas d’argent pour payer le travail mais il y en a pour « emmerder » les gens et payer les actionnaires ?
La grève a cessé, faute de grévistes suffisamment nombreux, au grand dam des syndicalistes CGT. Les ouvriers sont coincés par leurs difficultés financières, découragés par le manque de solidarité des autres syndicats et des entreprises voisines, et peut-être influencés par le harcèlement individuel de la direction… Tout le monde est reparti au boulot avec l’assurance d’un prélèvement des jours de grève sur trois mois et le paiement de la prime d’intéressement avancé d’un mois.
Voilà un nouvel exemple de la stratégie des entreprises capitalistes qui porte ses fruits : laisser pourrir la situation, intimider les gens individuellement, faire du chantage à l’emploi.
Cette bataille est perdue, mais il y en aura d’autres, ont assuré les syndicalistes.
Bravo à tous ceux qui ont campé jour et nuit devant leur usine en mettant entre parenthèses leur vie familiale et personnelle pour défendre l’intérêt général ! Un jour viendra où la classe ouvrière refoulera ses peurs et redécouvrira sa puissance dans les luttes contre ce système qui broie l’être humain.
NPA Pays dolois
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