Alors que le ministre du logement Olivier Klein promettait en octobre 2022 que pas un enfant ne dormirait à la rue, le nombre d’enfants sans toit a continué en 2023 son augmentation exponentielle : plus de 3 000 comptabliséEs à la rentrée de septembre, un chiffre largement sous-estimé (ne prenant en compte que les appels au 115) et en augmentation de 40 % par rapport à la rentrée précédente.
À Grenoble, ce sont plus de 400 enfants qui dorment dehors ou dans des conditions de totale précarité. Alors que l’arrivée du froid et de l’hiver rendent ce scandale particulièrement dramatique, l’État refuse toujours de mettre en place les conditions d’accueil dignes. C’est donc la solidarité qui prend le relais, avec l’ambition non seulement de mettre les enfants à l’abri, mais aussi de mettre la pression sur les institutions : État, Conseil départemental, mairies, Éducation nationale.
Six écoles occupées pour mettre à l’abri les familles
Depuis la rentrée, ce sont six écoles différentes à Grenoble qui ont été occupées par des collectifs. Ce sont surtout les parents d’élèves qui se mobilisent pour mettre à l’abri les familles d’enfants scolarisés, mais aussi de plus en plus de personnels des écoles, avec le soutien d’associations comme le DAL 38, RESF, FCPE et l’intersyndicale Enfants MigrantEs.
Ces occupations sont une réponse d’urgence à la situation catastrophique des familles à la rue, mais ce ne sont que des solutions temporaires. Le temps et l’investissement que cela demande pour les familles de parents d’élèves, le fait que cela soit uniquement pour les familles d’enfants scolarisées ne peut répondre à la problématique d’hébergement de toutes les personnes à la rue en hiver. À Grenoble, la mairie écologiste a bien voté en conseil municipal d’expérimenter la réquisition des logements vides en juin 2022, mais reporte depuis toute action concrète. En lien avec les autres villes pratiquant les occupations d’écoles, avec le mouvement syndical et associatif, nous continuerons à occuper, protéger les élèves et leurs familles, et exiger un toit, une école et des papiers pour toutes et tous !