Chargé de la rédaction du programme de Sarkozy pour 2012, Bruno Le Maire annonce dans une interview à l’Express un projet qui « coûtera 0 € au pays »… mais très cher aux salariés. Il s’agit d’exonérer encore davantage les patrons du financement de la protection sociale, par les cotisations sociales (une partie du salaire), et d’en reporter la charge, via l’impôt, sur les salariés et les classes populaires. C’est ainsi que Le Maire préconise, quitte à provoquer des remous dans les rangs de l’UMP, de « fiscaliser » les allocations familiales financées actuellement pour 30 milliards d’euros par les cotisations patronales.De même, il propose de réduire encore la part des patrons à l’indemnisation du chômage… en commençant par les cadres pour mieux faire passer la pilule. « L’État ne peut plus se disperser. Il doit aider ceux qui en ont réellement besoin » a-t-il ajouté. Au nom de la lutte contre les « déficits », est ainsi annoncée la fin de droits sociaux fondamentaux pour tous (retraites, soins, éducation des enfants…) financés par les employeurs grâce aux 315 milliards de cotisations sociales (20 % du PIB). Un « allègement du coût du travail » qui va rapporter gros aux actionnaires… mais constitue une régression terrible pour les classes populaires. Les déclarations de Le Maire ont le mérite de le dire clairement : le projet de société de l’UMP, c’est le retour au « chacun pour soi », complété par la charité publique ou privée pour les plus pauvres.