En théorie annuelle, la Rencontre nationale des comités (RNC) n’avait plus été organisée depuis 2013 pour des raisons aussi bien externes que liées à l’état de crise permanente du NPA. Après la scission, elle a été vue comme l’occasion de reconstruire notre parti par la base, à partir des expériences concrètes des comités.
Avec environ 90 camarades (dont 58 % de femmes) venuEs d’une trentaine de comités, nous pouvons dire que cette échéance des 9 et 10 décembre a été réussie. Dans une ambiance toujours bienveillante, les débats et ateliers se sont enchaînés.
Internationalisme, auto-organisation et démocratie interne
Il fallait être bien réveilléE le samedi matin pour des débats de fond. D’abord, il s’est agi d’interroger notre activité internationaliste, notre élaboration sur ces thématiques, les liens du NPA avec la 4e Internationale… Dans la foulée, nous avons abordé la question des élections, non par la petite lorgnette des alliances, mais dans le cadre d’une réflexion stratégique générale sur la prise du pouvoir de notre classe, appuyée sur l’auto-organisation.
Un repas partagé autour de spécialités régionales, et l’après-midi reprend avec quatre ateliers. Quel fonctionnement pour construire des comités militants, inclusifs, et démocratiques ? Quelles interactions entre direction et comités, comment assurer la libre discussion sans retomber dans le front de fractions ? Comment féminiser ce parti, faire émerger des dirigeantes et des candidates ? Comment assurer la formation de touTEs les camarades ? Beaucoup de questions mais surtout l’envie de trouver des réponses ensemble.
Lieux de travail, quartiers populaires, extrême droite et écosocialisme
Un café, et c’est reparti avec les débats sur l’intervention. Les camarades de Louviers ont présenté le projet de « campagne gratuité », mobilisation concrète contre la marchandisation du monde. Dans l’atelier « lieux de travail », nous nous sommes interrogéEs sur l’évolution du salariat et avons débattu sur la manière de reconstruire notre implantation dans les entreprises. Un autre groupe a discuté des interventions dans les quartiers populaires quelques mois après les révoltes qui ont suivi le meurtre de Nahel. Enfin, dans la grande salle, c’était la question de l’extrême droite, à partir des réalités locales, différentes entre Lyon et des départements ruraux comme le Cher.
Une courte nuit de sommeil, et voici les trois derniers ateliers. Les JA (Jeunesses anticapitalistes) ont fait le point sur leur (re)construction et la mobilisation en soutien au peuple palestinien dans les facs. La CNE (Commission nationale écologie) a rappelé l’urgence du combat écosocialiste face aux grands projets inutiles et imposés et au pseudo-capitalisme vert. Enfin, l’atelier « Antiracisme et islamophobie » a permis de discuter de l’offensive islamophobe en cours, de l’articulation entre les racismes mais également des attaques contre les migrantEs.
Cette première RNC a ainsi lancé le chantier de reconstruction, de refondation de notre parti comme outil militant et comme intellectuel collectif. Dans cette lourde situation politique, elle a été un vrai bol d’air frais, enthousiasmante tout du long. Ce n’est qu’un début, continuons les débats !