Après la décision du Tribunal Administratif de Cergy-Pontoise de réattribuer à Total sont permis abrogé en octobre 2011, les collectifs du sud-est ont immédiatement réagi et préparé la mobilisation.
Barjac, bourgade de 1500 habitants à la limite Nord du Gard avec l'Ardèche, avait bien organisé l'accueil des manifestants contre l'exploitation du gaz de schiste.
La grande place décorée de banderoles et de stands s'est remplie dès le matin, malgré le ciel gris, animée par des musiciens. Dès le début des prises de parole le ton est donné par son organisateur « Nos vies valent plus que leur profit », puis ont alterné soutien des élus et dénonciation par les collectifs de la poursuite de l'attribution de permis. Le soleil s'imposant, près de 15 000 manifestant-e-s, (venus principalement du Gard, de la Drôme et de l'Ardèche et rejoints et soutenus par des délégations de manifestants d'autres départements Hérault, Vaucluse, Var....),
déterminés et inventifs ont fait le tour du village l'après-midi.
Là un clown parodiait la « stimulation de la roche », ailleurs des panneaux proclamaient : « bonjour forages, adieu fromages » ou « n'inschistez pas », ou « on ne se laissera pas gazer » !
Les militants des collectifs et les habitants ont démontré leur vigilance et leur refus d'une industrie qui ravage l'environnement et retarde la transition énergétique.
Vigilance nécessaire, car l'argutie juridique utilisée pour rétablir le permis de Total - il utilisait dans le rapport sur son permis le terme de « stimulation de la roche » au lieu de celui de « fracturation hydraulique » interdit par la loi de juillet 2011- peut faire jurisprudence.
Le gouvernement a fait appel du jugement, mais c'est la révision de la loi Jacob pour interdire cette exploitation qu'il faut viser. Le Député UMP Christian Jacob ne réclamait-il pas récemment le « droit d'expérimenter »prévu dans la loi, mais non appliqué. Aucune autre technique de forage que la fracturation hydraulique n'existant, n'est-ce pas un blanc sein donné à l'attribution de nouveaux permis ?
Fort de cette mobilisation réussie, de la signature par 300 élus présents de l'appel national des collectifs, la résistance se poursuivra. Augmenter le rapport de force, faire converger les mouvements en faveur d'une transition énergétique anticapitaliste, tel est l'enjeu actuel.
Gérard Gagnier NPA Drôme Ardèche