Les 8 et 9 mai dernier se tenait à Moscou le sixième congrès du Mouvement socialiste russe. Il a débuté par les salutations des invités : des représentants de la « Plateforme ouvrière », l’Action socialiste de gauche, l’Université Solidarité, l’association Rainbow, la Confédération russe du travail. Le NPA y était aussi présent.
Ont pu participer au congrès des camarades de Yekaterinburg, Nijni Novgorod, Iaroslav, Moscou et Saint-Pétersbourg. Leurs rapports attestaient d’un renouveau d’activité du mouvement après une période difficile, reflet d’une situation politique marquée par une déliquescence de l’opposition à Poutine et de difficiles débats sur la question de l’Ukraine, sur fond d’une indifférence des milieux populaires aux prises avec la détérioration des conditions de travail et de vie liée à la crise économique.
Le débat s’est d’abord centré autour de la résolution politique qui devait être la base de l’unité politique de l’organisation, à partir d’une commune compréhension de l’état actuel de la politique intérieure et extérieure de Poutine, et de la dynamique des conflits au sein du régime lui-même et dans la société russe. Après une discussion et un certain nombre d’amendements, le document a été adopté. Des camarades ont toutefois souligné l’absence de conclusions tactiques et pratiques suffisamment claires.
Processus de politisation
Aujourd’hui, le mouvement est essentiellement composé d’intellectuelEs, d’étudiantEs, d’artistes. L’influence sur ces milieux fait partie d’une politisation plus large : selon eux, pour pouvoir unir différents secteurs du salariat, il faut conquérir une influence idéologique, en particulier parmi les syndicalistes avec lesquels le groupe est en contact. D’autres insistaient aussi sur les questions liées à l’environnement, ainsi qu’à la lutte pour les droits. Ainsi le congrès a adopté une résolution de solidarité avec les prisonniers politiques.
La discussion sur l’attitude à avoir lors des élections à la Douma de septembre prochain, en particulier accorder ou non son soutien à des candidats indépendants du pouvoir, a été abordée, mais sans conclusion ni vote.
Une discussion spécifique a aussi été consacrée à la question de l’inégalité entre les sexes, « une question politique et sociale ».
Enfin, le congrès a pris une série de décisions pour que le mouvement organise mieux son travail avec un Conseil de coordination, ainsi qu’un comité de rédaction chargé du site du groupe.
Yvan Lemaitre