Ce 8 mars 2023, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, arrive dans un contexte bien particulier : depuis près d’un mois et demi, une bataille centrale est engagée contre le gouvernement sur les retraites et c’est autour des 7 et 8 mars qu’un certain nombre de secteurs ont prévu d’engager la grève reconductible. Il y a donc un enjeu important à articuler la grève contre le projet de réforme et la grève féministe du 8 mars. Il s’agit de ne pas invisibiliser les revendications féministes tout en montant d’un cran le rapport de forces face au gouvernement. Dans des moments comme celui-là la convergence des luttes prend un sens extrêmement concret !
Il y a une opportunité à saisir : les revendications du mouvement autonome des femmes sont appuyées par un mouvement social puissant, contre la réforme des retraites évidemment, mais aussi pour l’égalité des salaires et des carrières, contre toutes les violences, pour une répartition égalitaire et socialisée du travail domestique, pour le droit à disposer de son corps, etc.
Les périodes de montée du mouvement social sont en général défavorables aux idées réactionnaires et à l’extrême droite. Or nous avons bien besoin en ce moment de faire reculer le racisme, les LGBTIphobies, toutes les idées nauséabondes véhiculées par les Le Pen, les Zemmour, encouragées par la droite et ses lois sur le logement, l’immigration ou la criminalisation du mouvement social.
Nous n’oublions pas en cette période la solidarité avec les femmes et les LGBTI du monde entier : au côté de la résistance du peuple en Iran ou en Ukraine, des militantEs féministes en Russie, en Syrie touchée par la guerre, au côté des Kurdes, des peuples en lutte en Palestine, en Tunisie, au Pérou, au Brésil…
Le renouveau du mouvement féministe international que nous connaissons depuis une dizaine d’années irrigue l’ensemble des mouvements sociaux de sa combativité et de sa radicalité comme on le voit de façon exemplaire en Iran. En France comme ailleurs, il n’y aura pas de changement radical sans révolution féministe, et pas de révolution féministe sans abattre le capitalisme patriacal ! Les intérêts des classes populaires et celui des femmes et des LGBTI doivent converger pour mener la bataille. Alors toutEs en grève le 7 et le 8 mars, on continue !
Dossier coordonné par la commission nationale d’intervention féministe du NPA