Publié le Mercredi 15 février 2023 à 15h11.

Nos propositions

Nous défendons un véritable service public du transport qui tout à la fois valorise et améliore les conditions de travail des salariéEs du secteur et réponde aux besoins des usagerEs afin de leur permettre de réduire drastiquement l’usage de la voiture et des camions, voire de l’abandonner complètement.

Le secteur du transport a été démantelé, livré à la concurrence : concurrence entre les modes de transport, concurrence entre entreprises… Cette logique pèse sur les conditions de travail et les salaires comme sur le porte-monnaie des usagerEs. Incompatible avec une organisation rationnelle et écologique, elle gaspille l’énergie et artificialise les terres pour des projets inutiles. Les groupes capitalistes du secteur, y compris les autoroutes, doivent être expropriés afin que l’organisation des transports s’inscrive dans une tout autre logique, celle du service public.

 

Pour des transports du quotidien accessibles à toutes et tous.

La gratuité est un gage d’égalité et de justice sociale : loin de nuire aux salariéEs, elle apaise les relations et donne à la présence humaine toute sa place d’accompagnement et de conseil. Elle doit être associée à une politique globale de développement du maillage et de la fréquence sous le contrôle et avec la participation des usagerEs et des salariéEs pour en finir avec l’isolement des quartiers populaires et des zones périurbaines. Jeunes ou moins jeunes, valides ou en situation de handicap… c’est avec les premierEs concernéEs que les solutions les plus adaptées aux différentes situations seront trouvées. Dans le même temps, un nouvel aménagement du territoire doit viser à une nouvelle organisation de la ville et de la vie sans voiture, donc au raccourcissement des déplacements domicile-travail, domicile-services publics. Cela implique de stopper la construction des centres commerciaux, d’organiser le dépérissement des centres existants et l’arrêt de l’accroissement urbanistique des métropoles.

 

Pour les moyennes et longues distances, le train doit retrouver sa place centrale.

Tous les projets autoroutiers doivent être soumis à un moratoire. Le transport aérien doit être drastiquement réduit, interdit dès qu’il existe une alternative ferroviaire correcte. Le train doit être privilégié grâce à des prix accessibles et transparents, des cadencements réguliers, la remise en place des trains de nuit…

La France possédait un réseau ferroviaire important qui irriguait tous les territoires. Les lignes abandonnées et les gares fermées doivent être remises en service, de nouvelles voies sont à construire, sans donner la priorité aux lignes TGV, de telle sorte que le train mais aussi le tram-train et le train léger deviennent des moyens de déplacement privilégiés. Le maillage ferroviaire du pays pose directement la question des emprises au sol. Dans bien des endroits, l’abandon des lignes a entraîné la construction de logements individuels, parfois très proches des structures ferrées, quand ce n’est pas la SNCF qui a déclassé des voies pour les sortir du domaine public.

Partout où le déclassement ne s’est pas fait, la puissance publique doit entamer les travaux de réhabilitation de lignes ferrées, de réouverture de gares. Là où les voies sont sorties du domaine public, des procédures d’expropriation doivent être entamées, si cela correspond à l’intérêt général, procédures en concertation avec les populations concernées. Des villes petites et moyennes peuvent être reliées aux villes-métropoles avec un cadencement adapté aux besoins de déplacements domicile-­travail, en priorité, élargi à ceux de tous les jours.

 

Réduire le transport de marchandises en réorganisant et localisant les productions, donner la priorité au fret fluvial et ferroviaire pour ce qui reste à transporter.

Une très grande partie du transport de marchandises n’a aucune utilité sociale. C’est le résultat de la mondialisation capitaliste dont les containers sont le symbole, d’une (dés)organisation de la production par les capitalistes afin de produire au moindre coût. Cette concurrence de touTEs contre touTEs tire vers le bas les salaires, les conditions de travail et les systèmes de protection sociale. Elle repose sur la sous-traitance généralisée à tous les niveaux. Elle n’est rendue possible que grâce à la sous-estimation du coût réel des transports et à des conditions de travail inhumaines, en particulier dans le transport maritime, pointe avancée de la dérégulation du travail et de la pollution aux particules fines. L’explosion du transport routier se fait quant à lui au mépris de la sécurité routière des salariéEs et des autres usagerEs de la route comme des conditions sociales et physiques du travail. Cesser de produire et de transporter tout et n’importe quoi dans tous les sens est une urgence à la fois sociale et écologique. Cela impose de repenser toutes les chaînes de production. Par exemple dans le secteur agricole, il est vital de privilégier une agriculture paysanne et la transformation des produits au plus près afin de réduire les transports et aussi de redonner vie aux communes rurales. Pour ce qui reste à transporter, il faut reconstruire un service public du fret ferroviaire et fluvial, rouvrir les gares de triage et les lignes… Il faut aussi faire preuve d’imagination. Dans les zones urbaines, au lieu de multiplier les camionnettes de livraison, dont le nombre a explosé, on peut mettre en place des plateformes multimodales permettant d’organiser au mieux les livraisons des derniers kilomètres par des moyens non polluants. Il y a urgence aussi à en finir avec les ravages sociaux et environnementaux causés par les Amazon et autres… qui mettent des milliers de camions sur les routes et dévorent des terres pour leurs entrepôts, incitent à la surconsommation et détruisent les tissus locaux, maltraitent et surexploitent leurs salariéEs directEs ou en sous-traitance.