Les démissions du directeur financier d’EDF le 6 mars et d’un des six administrateurs de l’État au conseil d’administration d’EDF en juillet 2016, ont presque totalement masqué la suppression de 8 000 emplois dont 4 200 en France, prévue sur les trois prochaines années.
EDF, ce sont 160 000 salariéEs dans le monde, 67 000 en France. L’énergie électrique nucléaire représente 82 % de sa production en 2016, grâce à un parc composé des 58 réacteurs nucléaires (19 centrales) en France et de 15 réacteurs au Royaume-Uni.Avec un bénéfice net divisé par trois en 2015 et une action en forte baisse (– 58 % sur 5 ans), EDF subit la chute des prix du marché de gros de l’électricité et est sorti du CAC40 en décembre 2015. Fin 2015, la suppression des tarifs réglementés pour les entreprises a fait perdre à EDF 30 % de parts de marché. Et son endettement s’envole (40 milliards, plus de la moitié de son chiffre d’affaire).À cela s’ajoute une fusion difficile avec Areva qui totalise de son côté 4,8 milliards de pertes, et qui dépend encore d’une sanctuarisation du projet OL3 (EPR en construction en Finlande) et de la conformité de la cuve de l’EPR de Flamanville. Deux objectifs loin d’être acquis !Enfin, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit que la part du nucléaire dans le mix électrique mondial restera constante, soit de 6 à 10 %.En conclusion, EDF dépend donc du soutien financier de l’État… qui n’a plus d’argent !
Au bord du gouffre, EDF fait trois pas en avant
Le parc nucléaire d’EDF est vieillissant. De 2014 à 2030, EDF devra assurer la maintenance de ses 58 réacteurs nucléaires afin qu’ils puissent fonctionner au-delà des trente années pour lesquelles ils ont été conçus. Facture estimée de ce « grand carénage » : jusqu’à 100 milliards d’euros.Deux à huit unités atteindront l’âge de 30 ans tous les ans entre 2020 et 2030. Cela signifie que, sans « grand carénage », 1 800 à 7 200 MW seraient retirés annuellement du réseau. Il faudra donc les compenser par de nouveaux outils de production, nucléaires ou pas.En plus, cerise sur la gâteau, la révision du coût du site de stockage de déchets nucléaires Cigeo à Bure a imposé à EDF une provision supplémentaire de 800 millions d’euros.
Faut-il sauver le soldat EDF ?
Dans les années 1930, 200 entreprises privées assuraient la production de l’électricité, une centaine son transport et plus de mille sa distribution. L’approvisionnement et les tarifs de l’électricité étaient alors très différents selon les prestataires. La loi de nationalisation de 1946 a eu pour objectif d’assurer à toutes et tous la fourniture du courant au même prix (ce que l’on appelle la péréquation).La libéralisation de l’électricité effectuée ces vingt dernières années par les gouvernements de droite comme de gauche, avec le soutien des principaux syndicats et sous la pression des directives européennes, ont créé une situation proche de celle des années 1930. Selon l’Insee, près de 3,8 millions de ménages, soit 8 millions de personnes et 14,4 % des foyers, sont considérés en situation de précarité énergétique.
Pour un service public garant de la péréquation, décentralisé et démocratique
Dans ce but, le NPA veut :– Exproprier les grands groupes privés.– Une production décentralisée, au plus proche des lieux de consommation et sous contrôle des entités locales, départementales et ou régionales.– Des décisions prises de façon paritaire (État, collectivités, usagers) avec droit de contestation des projets.– Une distribution nationalisée, avec fourniture gratuite basée sur les besoins fondamentaux et une facturation sur les dépassements de consommation.– Des fonds pour la recherche et le développement des énergies renouvelables.– Une politique du logement, du transport, de l’industrie, prenant en compte la consommation d’énergie.– Planifier une décroissance globale de la consommation en appliquant les principes d’efficacité et de sobriété énergétiques.– Un statut de service public pour l’ensemble des acteurs et salariéEs quel que soit leur secteur d’activité, au sein d’un service public unifié de l’énergie.