Au 1er septembre, dans certains départements, près de 70 % d’enfants reconnus handicapés n’avaient toujours pas d’accompagnement notifié et n’ont pas pu effectuer leur rentrée comme les autres enfants. Il y a loin désormais entre la loi de 2005 dite « d’inclusion scolaire » et la réalité !
Si le système dysfonctionne, ce n’est pas parce que les services sont incompétents ou seulement parce que la MDPH est en retard mais parce que ce système est assis sur la précarité à tous les niveaux. À l’échelle nationale, ce sont en premier lieu les dizaines de milliers de suppressions d’emploi concernant les personnes recrutées dans le cadre des contrats aidés, dont le financement a été réduit de 40 % par le gouvernement en 2018, qui entraînent une telle saignée dans les personnels accompagnant les élèves handicapés. À cela il faut rajouter le fait que l’immense majorité des personnels qui avaient un contrat CUI (contrat aidé), et à qui on a proposé la ré-embauche en CDD sous contrat d’AESH (Accompagnants des élèves en situation de handicap) n’ont que des temps partiels contraints et ne gagnent au mieux que 800 euros par mois... avec même 100 euros de moins lorsqu’ils et elles passent d’un contrat CUI à un contrat AESH pour le même nombre d’heures travaillées. Un niveau si indécent de salaire peut amener les collègues précaires à refuser la mission ou à se tourner vers d’autres opportunités. Ce sont des compétences et des énergies gâchées. Une seule solution pour permettre à la fois aux élèves handicapés d’être scolarisés dans les meilleures conditions et aux collègues les accompagnant de garder leur emploi : imposer l’embauche pérenne, au statut de la fonction publique, des AESH.