À Toulouse
Pour la semaine de retour des vacances scolaires, très peu d’établissements se sont mis en grève ou en droit de retrait sur l’agglomération toulousaine. Cependant, toute la semaine, des AG, des heures syndicales, des temps banalisés imposés à la hiérarchie ont eu lieu dans la plupart des établissements. La journée de grève du mardi 10 s’annonçait forte mais les annonces de Blanquer concernant les lycées ont un peu désorganisé la préparation de l’action. En effet, les équipes de lycée ont basculé dans la mise en place, concertée, des demi-groupes, en ayant en partie l’impression d’avoir gagné avant même de s’être mobilisés. Il n’y a eu que deux jours ouvrés entre les annonces de Blanquer et la grève du 10 pour se convaincre d’accentuer la pression pour obtenir des moyens et de véritables adaptations. La réussite d’une manifestation unitaire « Pour notre santé, pas pour leur profits », samedi 7 novembre, dans laquelle les soignantEs ont exprimé compter sur la réussite de la mobilisation éduc, a été un encouragement non négligeable.
Dans la région rouennaise
En se mettant massivement en grève le lundi 2 novembre, ce sont deux collèges de l’agglomération, Louise-Michel à Saint-Étienne-du-Rouvray et Jean-Texcier au Grand-Quevilly, qui ont ouvert la voie au mouvement de colère qui s’est égrainé tout au long de la semaine de la rentrée. D’autres collèges ont suivi les jours suivants (à Oissel, au Mesnil-Esnard, à Maromme...) et il y a aussi des noyaux significatifs de grévistes et des assemblées générales débordant largement l’heure prévue dans plusieurs lycées de l’agglomération (à Elbeuf, Sotteville, Rouen...). Entre l’annulation des temps prévus pour discuter entre collègues de la manière dont ils et elles voulaient rendre le plus dignement possible hommage à Samuel Paty et l’inquiétude de plus en plus flagrante face aux contaminations dans le milieu scolaire, la grève s’est invitée sans crier gare. Cela a conduit l’intersyndicale académique à se réunir dès le mercredi 4 pour acter un appel à la grève finalement calé au mardi 10, à l’unisson de l’appel national, avec un rendez-vous pour manifester de l’inspection académique jusqu’au rectorat. La forte colère doit pouvoir s’exprimer dans la rue, des piquets devant les établissements étaient également prévus. Les premiers retours sur la participation indiquaient que les collègues du premier degré, absents des mobilisation de cette première semaine, allaient se saisir de cette date pour rentrer dans l’action également. C’est le double objectif du dédoublement général des classes et des embauches massives de personnels qui sert de catalyseur.
En région parisienne
C’est là que les mouvements de grève spontanés combinés à des droits de retrait collectivement exercés ont été les plus nombreux. Et c’est là aussi que des noyaux de lycéenEs ont débrayé, manifesté ou tenté de bloquer leur établissement (en subissant comme à Paris ou à Saint-Denis une violente répression). Impossible de rendre compte ici de toute la diversité de la mobilisation dans les départements de la petite et grande couronne mais on peut citer ici l’exemple du collège Delaune à Bobigny (93) qui a réussi après une mobilisation acharnée des collègues et des parents d’élèves à obtenir le dédoublement effectif des classes depuis le mercredi 4 novembre. Les collègues ont réussi à mettre en place (avec la participation des délégués élèves) un vrai protocole sanitaire renforcé qui prévoit des demi-groupes par journées alternées. Le groupe A vient un jour sur deux, idem pour le groupe B. Le rectorat est évidemment bien embêté par le fait que le Conseil d’administration ait validé la nouvelle organisation scolaire. L’autorisation des demi-groupes en lycée renforce la détermination des collègues à les faire appliquer dans la durée. Ils et elles étaient de nouveau en grève mardi 10 pour cela, et aussi pour réclamer les embauches nécessaires à la généralisation de tels protocoles. C’est le moment d’y aller toutes et tous ensemble de la maternelle à la terminale !