Publié le Mercredi 21 mai 2025 à 17h00.

Éducation nationale : La répression syndicale comme seule réponse

On le sait, l’Éducation nationale ne va pas bien. Les moyens sont insuffisants, la pénurie de personnels est criante et les conditions de travail ne font que se dégrader de jour en jour. 

Face à cela, que fait la direction académique du 93 ? Elle décide de sanctionner les syndicalistes. Plus exactement, elle a profité des vacances de printemps pour muter contre leur volonté quatre enseignantEs du département, à Noisy-le-Grand et à Pantin, ayant touTEs en commun le fait d’être militantEs syndicaux (au Snes-FSU et à Sud éducation). L’arbitraire et la brutalité de ces décisions ne laissent aucun doute : il s’agit bien de sanctions déguisées en mesures « pour l’intérêt du service ». Le pire, c’est qu’aucun contradictoire n’est prévu. Les collègues concernéEs n’ont ni les moyens de se défendre ni même de s’expliquer, au mépris de tout principe juridique.

Mutations arbitraires et injustifiées

Ce procédé n’est malheureusement pas nouveau dans l’Éducation nationale. Facilité par la loi de transformation de la fonction publique de 2019, on se souvient qu’il avait notamment été utilisé à Melle, à Bobigny, à Saint-Denis ou encore à l’encontre de Kai Terada à Nanterre… Ce dernier a d’ailleurs récemment obtenu, au terme d’une longue procédure, que le tribunal finisse par donner tort à l’administration et exige sa réintégration dans un délai de 6 mois sur son ancien poste.

Malgré ces revers juridiques, l’Éducation nationale, par l’intermédiaire de ses rectorats, continue donc à cibler les militantEs syndicalaux de manière brutale, opaque et arbitraire. Cela a clairement pour objectif de démoraliser celles et ceux qui résistent aux politiques de casse de l’École et de nous empêtrer dans d’interminables procédures pour faire valoir nos droits les plus élémentaires face à la répression. La session de la ­formation spécialisée « conditions de travail » saisie au sujet de ces mutations forcées a d’ailleurs duré pas moins de 7 heures, qui n’ont servi qu’à se rendre compte que les dossiers étaient très largement vides.

Mobilisation le 22 mai 

Au collège François-Mitterrand de Noisy-le-Grand, c’est le management toxique de la cheffe d’établissement qui est à la source du problème. Après 3 ans à en subir les frais, les collègues espéraient autre chose de l’administration que de sanctionner les deux lanceurs d’alerte syndicalistes. Hélas, l’enquête administrative a été faite à charge uniquement, déformant la réalité et montant en épingle les divisions induites par cet environnement de travail délétère. C’est d’ailleurs le point commun avec le collège Jean-Lolive de Pantin. Là encore, plutôt que de chercher des solutions et surtout de s’interroger sur ses propres responsabilités, le rectorat préfère tirer dans le tas, et si possible sur les ­syndicalistes.

Heureusement, la réaction des militantEs du 93 est à la hauteur de cette attaque d’une gravité extrême contre le droit syndical. Des droits de retrait massifs ont déjà eu lieu dans les deux collèges concernés, et jeudi 22 aura lieu une journée de grève contre le management brutal et la répression syndicale, avec des rassemblements devant les deux établissements impliqués puis devant la DSDEN de Bobigny. Parce que militer syndicalement n’est pas une faute professionnelle, le NPA-l’Anticapitaliste y sera bien sûr présent.

Raphaël Alberto