Publié le Mercredi 26 juin 2024 à 10h19.

L’extrême droite est la pire ennemie des LGBTI

L’extrême droite s’est toujours révélée l’ennemie des LGBTI. Elle a lutté contre la dépénalisation de l’homosexualité, le PACS, le mariage pour tousTEs, la PMA et maintenant contre les transitions des mineurEs. Elle a toujours lutté contre nos droits.

Cette montée de l’extrême droite ne concerne pas que la France. Elle est internationale, et nous en observons déjà les effets proches de nous en Europe. La Russie nous considère comme des terroristes, des zones sans LGBTI sont ­instaurées en Pologne. 

Ce qui se passe en Italie

De l’autre côté de la frontière, le gouvernement de Meloni fait la guerre aux familles homoparentales en retirant le statut de mère aux lesbiennes. Le ministère de la Santé a lancé une inspection de l’hôpital de Florence, un des seuls hôpitaux italiens à prendre en charge les personnes trans mineures. Il lui est reproché une pseudo absence de suivi psychiatrique des adolescentEs trans. Il a ensuite été demandé à l’agence italienne du médicament de réévaluer les conditions de prescription des bloqueurs de puberté. En parallèle, le principal gel d’estradiol1 utilisé en Italie a été déremboursé, ce qui a provoqué le doublement de son prix.

Encore plus préoccupant, en mars a été ouvert un service clinique pour la dysphorie de genre dans un hôpital ­catholique de Rome. Ce service est composé de psychiatres et de psychologues réactionnaires, mais ne compte aucun endocrinologue parmi ses membres. Les camarades italienEs pensent qu’il s’agit en réalité d’un service pour réaliser des thérapies de conversion sur les personnes trans mineures. De fait, leur but est d’interdire aux mineurEs de transitionner comme le veut l’extrême droite en France et dans le monde.

Aux États-Unis, il y a actuellement 598 projets de loi contre les droits des personnes trans en discussion dans les assemblées des États. Quarante-deux ont déjà été votés depuis le début de l’année 20242.

Le projet de loi sur les transitions demain durci ?

En France, la proposition de loi des sénateurs LR interdisant les transitions des mineurEs a sans surprise été votée par la majorité de droite du Sénat le 28 mai dernier. Son avenir à l’Assemblée était jusque-là beaucoup plus incertain. Mais la dissolution annoncée par Macron au soir du dimanche 9 juin a rebattu les cartes et fait courir le risque de voir l’extrême droite accéder au pouvoir dès le 7 juillet.

Une majorité RN à l’Assemblée votera sans aucun doute la proposition de loi et n’hésitera probablement pas à durcir le texte, ce qui ne marquerait que le début d’une série d’attaques à la fois contre les droits trans et tous les droits LGBTI. 

Les fachos et les « casseurs de pédé » en confiance

Récemment, 4 militants d’extrême droite ont commis une agression homophobe à Paris. L’un d’eux est le fils d’un ancien conseiller du Rassemblement national et conseiller de Marine Le Pen3. Lors de l’agression, un de ces militants a dit « Toi, sale pédé, t’es un trans ». Ils se sont réjouis de la possibilité de « casser du pédé » en toute impunité en cas de victoire du RN. Cette montée de l’extrême droite crée un climat homophobe et transphobe, qui décomplexe les réactionnaires et les encourage à commettre toujours plus de violences.

En réponse à ces attaques, les personnes LGBTI se mobilisent. Les week-ends des 4 et 5 mai et des 25 et 26 mai ont été des journées de mobilisations historiques pour le mouvement trans en France, avec plus de 10 000 personnes qui ont manifesté dans plus de 50 villes en France et en Belgique pour dénoncer les discriminations contre les personnes trans et revendiquer de nouveaux droits4.

Nouveau Front populaire et mobilisation

De nombreuses organisations LGBTI ont annoncé rejoindre le Nouveau Front populaire, ou au minimum le soutenir, conscientes de l’enjeu immédiat. Dans le même temps, le NFP a intégré dans son programme le gros des revendications du mouvement LGBTI : le changement d’état civil sur simple demande, la PMA vraiment pour tousTEs, un meilleur remboursement des frais de transition, etc.

Nous ne pouvons que nous en féliciter, mais il est certain que ces revendications ne seront pas adoptées sans mobilisation collective. S’il y a nécessité à faire barrage à l’extrême droite, il ne faudra pas s’arrêter là, il faudra continuer de lutter pour la conquête de nouveaux droits.