Depuis la chute du président Ianoukovitch en 2014, toutes les interventions russes en Ukraine — de l’annexion de la Crimée et la guerre hybride dans le Donbass jusqu’à l’invasion de février 2022 — ont été présentées par Poutine comme réponses à un « coup d’État fasciste antirusse, soutenu par l’OTAN ». Une partie de la gauche internationale a repris à son compte cette narration, contrairement à la petite gauche ukrainienne en construction. Celle-ci a fait le choix de s’insérer dans le « soulèvement de Maïdan » — comme, plus tard dans la résistance armée et non armée à l’agression russe — en luttant sur plusieurs fronts1. Son approche de Maïdan comme une « révolution de la dignité » non linéaire, sans modèle et sans issue achevée, est attentive à l’agentivité de la société ukrainienne, contre les approches « géopolitiques » qui l’ignorent. Retour sur les dix dernières années par Catherine Samary.
- 1. Lire https://www.contretemps…, et « Quel internationalisme dans le contexte de la crise ukrainienne ? Les yeux ouverts contre les "campismes borgnes" », https://www.europe-solid…