La conséquence certaine du plan Macron-Buzyn, libéral et technocratique, c’est le développement d’une médecine à deux niveaux : de qualité, avec dépassements d’honoraires, pour celles et ceux qui en ont les moyens et habitent les grandes villes ; à la chaîne, parfois sans médecin et sans examen clinique, pour celles et ceux qui sont au pied des tours, à la campagne ou dans les déserts médicaux.
Un véritable service public de santé
Il n’y a pas d’autre solution que de créer sur tout le territoire un service public de santé de proximité et gratuit géré par la Sécurité sociale, où touTEs les praticienEs de santé se retrouveraient au plus près des patientEs dans des centres de santé, pour donner des soins gratuits, organiser la formation des futurs médecins, la prévention, la démocratie sanitaire, et assurer la permanence des soins pour désengorger les urgences. Et répartir les médecins en fonction des besoins. Cela, Buzyn ne veut pas l’envisager !
L’existence de centres de santé ne supprime pas la nécessité de véritables hôpitaux de proximité disposant des lits, chargés des soins, d’une surveillance constante avec au moins un service d’urgences, une maternité et un service de chirurgie et des centres hospitaliers universitaires pour assurer les soins les plus complexes dans les différentes disciplines médicales, les missions universitaires de formation et de recherche.
Supprimer le numerus clausus, augmenter le nombre de médecins formés, créer une allocation d’études pour touTEs, cela permettrait aussi d’ouvrir la médecine aux enfants de salariéEs, de paysanEs, de chômeurEs… La formation devrait se faire aussi dans les hôpitaux de proximité, chez les généralistes dans les centres de santé, donc partout sur le territoire, et ne pas se centrer autour du CHU. Former plus de médecins, investir massivement dans la santé pour touTEs, c’est donner du temps aux médecins, ce qu’ils et elles réclament le plus, pour conjuguer la technique et le temps nécessaire pour écouter les patientEs, bien les soigner et se former indépendamment des laboratoires…
Augmentation du coût des séjours à l’hôpital et des « actes coûteux »
Depuis le 1er janvier 2018, le forfait hospitalier, une participation financière des patientEs qui s’ajoute au coût des soins, qui était auparavant de 18 euros, coûte 20 euros. Le 1er janvier 2019, la participation forfaitaire pour les soins coûteux, c’est-à-dire les actes égaux ou supérieurs à 120 euros, sera de 24 euros au lieu de 18.
Ces forfaits ne sont pas remboursés par la Sécu, mais généralement pris en charge par les complémentaires santé qui augmenteront une fois de plus leurs tarifs. Trois millions de personnes n’ont pas de couverture complémentaire. Elles paieront de leur poche si elles en ont la possibilité, ou alors renonceront aux soins. Et si elles sont soignées plus tard, cela peut s’avérer bien plus coûteux en raison de l’aggravation des pathologies.