Publié le Mercredi 4 octobre 2023 à 10h45.

Le salaire socialisé, un acquis à préserver !

La Sécu, c’est notre argent car c’est une partie de notre salaire qui est versée. Une part est payée individuellement aux salariéEs : le salaire net. L’autre part, les cotisations sont attribuées aux caisses de Sécu et de chômage.

 

Ce versement dans « un pot commun » est conçu pour satisfaire des besoins liés à la maladie, la maternité, aux charges familiales, au chômage, à l’invalidité, à la retraite. C’est un salaire socialisé ! La part prélevée sur le salaire brut (les cotisations sociales) est redistribuée sous forme de prestations : allocations familiales, remboursement des soins, pensions de retraite.

Ce salaire socialisé a été acquis grâce aux luttes sociales. Il est distribué sous forme de prestations aux assuréEs sociaux et à leur famille, afin de ne pas les laisser sans ressources lors des événements inhérents à l’existence : maladie, accident du travail, chômage, retraites.

Payer le travail et la protection

Les actifs d’aujourd’hui financent les retraites actuelles dans le cadre d’un régime par répartition. Dans un régime de retraite par capitalisation, la logique est ­différente : les actifs épargnent ou placent leur argent, en vue de leur future retraite.

La valeur de la force du travail sur laquelle se fonde le salaire obéit aux lois du marché capitaliste. En revanche, la distribution du salaire socialisé repose sur des critères qui préfigurent une logique socialiste « à chacun selon ses besoins » en rupture avec le dogme libéral qui prétend que le sort de chacunE est fonction de l’effort individuel.

Bien souvent les patrons ne supportent pas de payer leurs salariéEs « hors emploi ». Ils dénoncent fréquemment « les charges sociales » et préféreraient rémunérer leurs « personnels » uniquement pour la période où ils vendent leur force de travail, la période sous leur « subordination ».

Retraites par répartition

La retraite par répartition a un caractère anticapitaliste. Le retraité est un salarié placé hors de la subordination de l’emploi. Il dispose librement de son temps sans contrainte patronale et il perçoit un salaire financé par les employeurs, pas spécifiquement ceux de sa vie professionnelle, mais par le patronat. Il faut s’opposer à toute réduction de salaire durant l’activité professionnelle. Le salaire continué du retraité devrait être identique à celui perçu auparavant.

Le système par répartition démontre l’inutilité de l’accumulation financière pour financer les retraites et ouvre la perspective d’une gestion solidaire et non capitaliste.

Le patronat voudrait accaparer la manne financière de la Sécu, plus importante que le budget de l’État, en privatiser la collecte, la gestion et la distribution. Il souhaiterait supprimer cette conquête sociale et la remplacer par l’assurance privée, l’assistance et la charité.

Pour les travailleurEs, avec ou sans emploi, le maintien, la progression et l’extension des salaires directs et socialisés durant toute leur vie, peut être un moyen fort de changer le rapport de forces entre le capital et le travail. En retraite, sans travail contraint, sans être soumis à l’exploitation capitaliste, ils bénéficient d’un salaire. Mais le rapport de forces reste un élément déterminant… Alors, pour nos salaires, pour la Sécurité sociale, en lutte pour nos salaires !