L’année scolaire qui vient de s’écouler a été éprouvante dans l’éducation nationale. Le suicide de Christine Renon, directrice d’école à Pantin (93) a marqué la rentrée, comme emblème de l’épuisement de l’ensemble de la profession face aux injonctions contradictoires du ministère. Puis, il y a eu l’annonce de la réforme des retraites, qui aurait entrainé une baisse de 40 % des pensions dans la fonction publique. Pendant deux mois, une partie importante de l’éducation nationale a reconduit une grève interprofessionnelle, en jouant un rôle majeur, notamment dans la construction des assemblées générales.
Ne relâchant pas leurs efforts, les enseignantEs des lycées ont continué par une grève contre la réforme du baccalauréat (les E3C) en janvier-février. Le 5 mars, les universités et la recherche entrent dans la grève, contre le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), qui vise à précariser encore plus l’enseignement supérieur.
Le confinement a obligé les enseignantEs à inventer un enseignement à distance, quand rien n’était prêt, et à supporter les ordres délirants d’un ministère en faillite. L’année s’est terminée par des protocoles sanitaires de retour à l’école, impossibles à tenir. Sans compter le « prof-bashing » où les médias ont désigné les enseignantEs comme responsables de l’ensemble des dysfonctionnements du secteur.
En réaction à leurs luttes, les personnels ont subi une répression importante. Que ce soit la police, non seulement dans les manifestations, mais aussi à l’intérieur des lycées, pendant les grèves du bac. Ou bien les sanctions disciplinaires (internes), qui n’ont pas cessé de l’année. La profession est au bord du burn-out.