Sortie le mercredi 7 mai 2014
Trotsky écrivait fin 1939 que le nazisme et le stalinisme constituaient « deux étoiles jumelles ». Ce petit film vient nous rappeler que cette caractérisation du « vieux » s’est poursuivie après la défaite militaire du nazisme. De quoi s’agit-il ? Des « Lebensborn », de ces foyers dotés d’une maternité où des « enfants de la honte », issus des amours entre des soldats nazis et des femmes norvégiennes, furent accueillis. Fondés par le SS Himmler, ces lieux n’avaient d’autre visée que de développer la race aryenne. Nombre de mères norvégiennes ne revirent jamais leur progéniture, car, après la guerre, les staliniens entreprirent sous le contrôle de la Stasi d’éduquer les « Lebensborn » au service de leur état totalitaire.
Certains enfants parvinrent pourtant à s’échapper et à regagner la Norvège, comme Katrine, l’héroïne du film. Mais avec les nazis comme avec les staliniens, tout est vrai et tout est faux. En 1989, le mur est tombé, des archives se sont ouvertes et des tentatives de faire la vérité ont été faite. C’est la trame du film. Aujourd’hui jeune grand-mère norvégienne, Katrine est-elle bien ce qu’elle prétend être ?
Le sujet, puissant, est un peu gâché par une propension à esthétiser les images (Ah la RDA !) et à abuser du flash-back. Cette faiblesse est largement rattrapée par la formidable interprétation des actrices Liv Ullmann et Juliane Köhler.
Sylvain Chardon