De Jean-Pierre et Luc Dardenne. Avec Adèle Haenel, Olivier Bonnaud et Jérémie Renier. Sortie le mercredi 12 octobre.
Par son côté social, le cinéma des frères Dardenne a souvent été comparé à celui de Ken Loach. Cette volonté de montrer la vie quotidienne des humbles ne se dément pas avec la Fille inconnue, mais ce film comporte en fait deux parties.
L’une, consacrée à la vie d’un cabinet médical installé dans un quartier populaire, est quasi documentaire et très réussie. Du malade qui ne peut pas payer ses factures de gaz à la mère célibataire aux horaires de travail impossible, nous avons un tableau d’une société cruelle pour les pauvres.
En revanche, la seconde partie, une sorte de polar-enquête, est franchement ratée. Une prostituée d’origine africaine a été assassinée à deux pas de ce cabinet médical. L’héroïne, une jeune femme médecin, culpabilisée pour ne pas lui avoir ouvert après l’heure de fermeture, va se lancer dans une improbable quête de la vérité.
Ce scénario, peu crédible, souffre de nombreuses invraisemblances. De plus, ce film accumule le pathos, les personnages traumatisés et ne comporte pas la moindre trace d’humour ni de joie de vivre, à la différence du cinéma de Ken Loach qui rappelle toujours que le peuple d’en bas a, lui aussi, ses moments de bonheur et de gaieté. Adèle Haenel compose néanmoins un beau caractère de femme qui sauve le film de la médiocrité.
Gérard Delteil